Après une intervention chirurgicale qui aura duré huit heures, Amina se retrouve sans quatre de ses doigts. « Je remercie les garçons qui ont harcelé mon fils et qui ont blessé à vie ma chère fille », s’offusque avec ironie son père. Mohamed Thimou était en voyage au Maroc pour assister aux obsèques de son père lorsque l’incident s’est produit, rapporte Nieuwsblad.be. Un groupe de jeunes du quartier a tiré des feux d’artifice dangereux en direction de leur balcon, brisant la fenêtre et blessant Amina. « La puissance de leurs pétards devait être incroyable ».
Les auteurs de cet acte criminel ont été identifiés et arrêtés par la justice bruxelloise. Il s’agit de trois mineurs qui ont agi dans l’intention de régler des comptes avec le fils de Mohamed, âgé de 15 ans. Le père accuse ces jeunes de harceler son fils depuis un moment. « Ils se connaissent dans le quartier et ils sont même déjà venus ici. Le problème, c’est qu’ils continuaient à le déranger tard le soir. À plusieurs reprises, je les ai renvoyés à la porte à onze heures du soir. Un garçon de quinze ans n’a rien à faire dehors à cette heure-là. Il y a quelques jours, j’étais encore au Maroc, et la dispute a alors dégénéré. Ce jour-là, en rentrant à la maison, il a appelé ma femme en panique, qui est allée le chercher à la station de métro. Il n’osait pas rentrer seul. Il sentait que quelque chose de grave allait se passer », raconte Mohamed.
À lire : Belgique : Soufyane entre la vie et la mort après une violente agression
Alors qu’Amina se trouvait seule dans leur appartement en plein cœur de Bruxelles, les accusés ont lancé des pétards en direction du balcon. « Tout à coup, il y a eu d’énormes détonations et les vitres ont éclaté. Amina s’est précipitée vers le balcon, a ramassé le second pétard, de loin le plus puissant, et a voulu le jeter dehors. C’est à ce moment-là qu’il a explosé, dans sa main », détaille-t-il. Grièvement blessée et perdant beaucoup de sang, la fillette a été transportée d’urgence à l’hôpital Delta de Bruxelles dans une ambulance après qu’un voisin a appelé les secours.
Amina a subi deux opérations. C’est au cours de la dernière, intervenue samedi et qui a duré huit heures, que la fillette a perdu quatre de ses doigts, malgré tous les efforts du chirurgien. « La paume de la main d’Amina est pulvérisée, et quatre de ses doigts n’ont pas pu être sauvés », confie son père, très révolté. « C’est terrible. Non seulement elle a perdu sa main pour le reste de sa vie, mais aussi les dommages psychologiques sont énormes. Elle n’ose plus rentrer chez elle. Peut-on vraiment lui en vouloir ? Une sorte de bombe a explosé dans sa main. Et pourquoi ? Parce qu’un groupe de harceleurs a jugé nécessaire de tirer des feux d’artifice sans raison sur notre appartement. Je n’arrive pas à le concevoir. » Les mineurs ont été placés dans un établissement fermé sous la surveillance du juge compétent. L’enquête suit son cours pour déterminer leur implication dans cet incident.