Brahim El Ghazali, pourquoi un athlète de votre trempe a-t-il signé à l’AC Cambrai ?
D’abord, j’avais conservé un bon souvenir des Foulées de la bêtise (il les a courues en 2001 en 29’18’’). Et comme depuis quelques mois, j’habite à Cambrai, une ville tranquille, sympathique et bien dotée en terme d’installations sportives, je me suis donc rapproché du club dans l’optique de faire partager mon expérience. Et j’ai été chaleureusement accueilli. Quand j’ai vu leur regard, par exemple, lorsque je leur ai un peu parlé de ma carrière, j’ai senti du respect. Et ça, ça m’a fait très, très plaisir. J’arrive donc ici avec une grosse motivation. Avec l’envie de donner le maximum pour cette ville et de transmettre, si possible, le fruit de mon expérience à la relève.
Outre vos places de deuxièmes aux France du semi-marathon et du 10 km en 2000, que souhaiteriez-vous que l’on retienne de votre carrière au haut niveau ?
J’ai beaucoup voyagé grâce au sport et fait la connaissance de nombreux grands sportifs. Et si je suis monté à plusieurs reprises sur des podiums nationaux durant ma carrière (il a entre autres été champion de France espoirs du 1500 m), ce qui me reste surtout en mémoire, c’est ma victoire sur 5000 m avec le Racing-club de Paris en finale de la coupe d’Europe des clubs. Ce fut l’une de mes plus belles victoires. Ma participation aux Championnats du Monde 2000 de semi-marathon au Mexique (à Veracruz) reste aussi un grand souvenir. Ça avait été très difficile là-bas, en raison de la chaleur et du taux d’humidité dans l’air. Durant la course, plein de coureurs s’étaient d’ailleurs effondrés. Et moi, je m’étais classé 4e de l’équipe de France (et 61e du général en 1 h 10’33’’).
Vous êtes passés par le RC Paris ?
Oui, peu de temps après que je sois arrivé en France à l’âge de 20 ans. À l’époque, c’était l’un des plus grands clubs et moi j’étais un grand espoir...
Dans quelle discipline ?
Sur le 1500 m. Mais malheureusement, j’ai été victime d’un accident de la circulation à 21, 22 ans (deux vertèbres cassées), qui a stoppé ma progression. À l’époque, les médecins m’avaient d’ailleurs dit que ça me serait difficile de reprendre le sport. Mais je me suis battu pour revenir à un niveau international car j’adore le sport et les valeurs (humanisme, intégration, amitié, partage) que ça peut transmettre. Et malgré ce handicap, j’y suis parvenu.
Et aujourd’hui, où en êtes-vous ?
J’ai envie de partager mon expérience. De donner. J’ai aussi toujours envie de courir ! Et le plaisir étant toujours là, pourquoi ne pas refaire une carrière sous le maillot de Cambrai ? En tout cas, j’ai dit au président (Christian Laurent) que je serais prêt pour les championnats de France.
Lesquels ?
Cross, piste ou route... Je veux tout faire.
Y a-t-il quelque chose en particulier qui vous tient à coeur ?
Il me manque un truc : le marathon. En 2004, je m’étais préparé pour les Jeux olympiques d’Athènes mais une blessure dans la dernière ligne droite m’en a privés. Mais je me verrais bien m’y remettre.
Passé par le Racing-club de Paris mais aussi par Tourcoing et Liévin, Brahim El Ghazali, né à El Jadida (Maroc), est âgé de 40 ans. Ses meilleures performances sont les suivantes : 3’36’’ sur 1500 m ; 13’30’’ sur 5000 m et 28’30’’ sur 10.000 m.
Source : La Voix du Nord - Fabrice Bourgis