L’information judiciaire ouverte à la demande du procureur du roi à Marrakech avance. L’acteur franco-algérien Brahim Bouhlel et l’influenceur marocain Zbarbooking ont été interpellés puis placés en garde à vue. Sous couvert du secret d’instruction, les agents de la police judiciaire mènent une enquête préliminaire, a déclaré à Le360 Mourad Elajouti, président du club des avocats du Maroc, expliquant que la durée de cette garde à vue dépendra de cette enquête. Toutefois, « la durée de la garde à vue est de 48 heures, et peut être prolongée de 24 heures après autorisation écrite du procureur du roi », a-t-il précisé. Après leur placement en garde à vue, les mis en cause devront passer devant le procureur du roi à Marrakech, a encore précisé l’avocat.
Quant à l’acteur franco-algérien Hedi Bouchenafa qui était avec Brahim Bouhlel et l’influenceur marocain Zbarbooking au moment des faits, il ne sera visiblement pas inquiété. Du moins, pour le moment. Il a eu le temps de quitter le Maroc pour la France bien avant le début des ennuis judiciaires.
Le week-end dernier, Brahim Bouhlel avait diffusé une vidéo insultante à l’égard du Maroc. Mourad Elajouti, qui a « condamné vigoureusement les propos haineux, abjects et racistes proférés à l’encontre des enfants marocains par des pseudos-humoristes/influenceurs » faisait savoir que le procureur du roi de Marrakech avait donné des instructions pour l’ouverture d’une information judiciaire à l’encontre des deux acteurs franco-algériens et du snapchatteur franco-marocain.
Selon l’avocat, les auteurs de la vidéo risquent gros. L’article 431-5 de la section II sur la discrimination dans le Code pénal stipule qu’« est puni d’un emprisonnement d’un mois à un an et d’une amende de 5 000 à 50 000 dirhams ou de l’une de ces deux peines seulement quiconque a incité à la discrimination ou à la haine entre les personnes ». Le même article stipule aussi que « la peine encourue sera l’emprisonnement d’un an à deux ans et d’une amende de 5 000 à 50 000 dirhams ou l’une de ces deux peines seulement si l’incitation à la discrimination ou à la haine entre les personnes est commise par discours, cris ou menaces proférés dans les lieux ou réunions publics, par des affiches exposées aux regards du public ou par tout moyen qui remplit la condition de publicité y compris par voie électronique, sur papier ou par voie audiovisuelle ».