Le nuage de sable du Sahara qui a traversé la France était radioactif
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Un nuage de sable du Sahara va atteindre la Belgique. Ce phénomène « va venir s’ajouter à un épisode de pollution, et peut parfois constituer une part significative de l’épisode », préviennent les météorologistes.
« Il arrive que du sable du Sahara soit transporté vers l’Europe, c’est assez régulier. En hiver, cela touche assez souvent l’Espagne, les Canaries par exemple, et il peut arriver que ce sable soit amené jusqu’au-dessus de nos contrées », indique Philippe Maetz, expert de la cellule interrégionale de l’environnement, Celine auprès de La Libre. Selon lui, ce n’est pas très fréquent, mais cela arrive. « Cela contribue donc aussi à la pollution puisque cela s’ajoute à nos propres émissions. Mais la tempête de sable va rarement être toute seule à l’origine du pic de pollution. On est en loin ! », explique-t-il. Se souvenant d’un épisode en janvier aux Canaries, le spécialiste fait savoir que « ce phénomène d’importation du sable du Sahara s’appelle la Calima, du nom d’un vent spécifique qui emmène le sable jusqu’au-dessus des îles Canaries. » Ce type d’événement « n’est pas si rare et peut se produire plusieurs fois par an », explique l’Institut royal de météorologie (IRM), ajoutant que la Belgique ne sera pas épargnée par les tempêtes de sable, en provenance du Sahara.
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« La poussière dans l’air limitait la visibilité, les voitures étaient jaunes, et les concentrations dans l’air étaient énormes : 200 ou 300 microgrammes par mètre cube, voire plus. Cela n’arrive pas ici évidemment. Néanmoins, nous observons occasionnellement des importations de sable ou de poussière de sable depuis le Sahara », ajoute Philippe Maetz, soulignant qu’il est très rare qu’un pic de pollution soit attribuable à une seule source. « Nous mesurons toujours les particules fines comme un ensemble de composés jamais très bien défini : il y a dedans à la fois des composés organiques, comme la pollution qui va venir du trafic automobile ou du chauffage, et des composés minéraux, comme notamment la poussière soulevée du sol. En effet, l’érosion des sols est aussi une source naturelle (de pollution de l’air). Le vent ou le trafic soulèvent la poussière sur le sol, mais ce n’est bien sûr pas aussi important que si nous nous trouvions dans un désert ! », poursuit l’expert.
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À tout cela, il dit qu’il faut aussi ajouter les conditions météo : un temps stable où les particules ne sont pas dispersées. « Le sable qui va arriver du Sahara jusqu’ici va venir s’ajouter à un épisode de pollution, et peut parfois constituer une part significative de l’épisode, mais il ne sera jamais tout seul. Il est aussi difficile de dire si cet élément a un impact plus important que les autres sources, un pic de pollution étant toujours un mélange de différentes choses. Ce n’est pas actuellement la source la plus importante de la pollution aux particules fines. Les émissions locales liées au résidentiel (chauffage) et au trafic restent de loin beaucoup plus importantes que la contribution d’importation de sable du Sahara », résume Maetz.
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Quid de l’impact de cette poussière du Sahara sur la santé ? Selon le Service européen de surveillance de l’atmosphère Copernicus (CAMS), cela dépend de la concentration et de l’altitude. « Il a été établi que des concentrations élevées de poussière, généralement proches de la source de poussière, provoquent des maladies respiratoires et cardiaques. Le transport de poussières à haute altitude est moins susceptible d’avoir un impact significatif sur la qualité de l’air en surface. Mais d’importants nuages de poussières en surface apportent des particules, grosses et fines, détériorant la qualité de l’air et posant des risques respiratoires, voire cardiovasculaires », explique-t-il, ajoutant que ces épisodes peuvent aussi transporter des virus ou des bactéries provenant des sources de poussière. Le CAMS estime que ce sable peut être aussi radioactif. Et de rassurer : « La source peut être naturelle et, dans le cas d’une région particulière d’Algérie, issu des essais nucléaires effectués par la France dans les années 60. Là encore, rien ne prouve qu’à ces concentrations, les particules puissent présenter un risque pour la santé ou l’environnement. »
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