
Le processus de flexibilité du dirham marocain s’accélère
Le Maroc veut franchir une nouvelle étape dans le processus de flexibilité du dirham.
Le gouverneur de Bank Al-Maghrib (BAM), Abdellatif Jouahri, est toujours contre la flexibilisation des changes. Il n’approuve pas un nouvel élargissement des bandes de fluctuations, ceci en dépit des dernières recommandations du FMI.
Abdellatif Jouahri estime qu’il n’est pas opportun de réaliser un nouvel élargissement de la bande de fluctuation du dirham, malgré l’insistance du FMI. « Nous avons défendu notre point de vue et nous leur avons dit qu’il nous appartenait de décider du bon timing. Nous ne nous sentons pas prêts, bien que techniquement tout soit en place », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse tenue mardi à l’issue de la dernière réunion de l’année du conseil d’administration de BAM.
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Selon le gouverneur de la banque centrale, l’accélération de la réforme préconisée par le FMI dans le contexte actuel marqué par la crise sanitaire, laisse planer des incertitudes et risque de peser sur le budget de l’État. « Si nous passons à la deuxième étape, ce n’est pas un élargissement de la bande que nous allons opérer, mais nous allons commencer à abandonner l’ancrage du panier de devises et irons vers le ciblage de l’inflation. Le nouvel ancrage sera le taux directeur et la politique monétaire », explique-t-il, soulignant que « les conséquences seraient plus dommageables si on devait s’engager puis revenir en arrière ».
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Abdellatif Jouahri soulève par ailleurs le fait que les opérateurs économiques actifs dans l’import-export, en particulier les TPME, ne soient pas disposés à mettre en œuvre cette réforme. « Nous avons fait une tournée régionale pour sensibiliser les TPME, mais nous sentons le besoin d’une politique de formation pour les opérateurs, afin qu’ils soient plus armés », note-t-il.
Le premier élargissement de la bande de fluctuation du dirham a eu lieu en septembre 2018, et a permis à la monnaie nationale de passer de ±0,3 % à ±2,5 %. Un deuxième élargissement a été enregistré en mars 2020, avec une fluctuation à ±5 %. Depuis le début de la réforme, la monnaie nationale est restée relativement stable par rapport à l’euro et au dollar, malgré les craintes soulevées avant le lancement de la réforme.
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