Nous souscrivons et soutenons cette initiative de sa Majesté le Roi Mohamed VI, qui a produit des effets positifs, créant ainsi une dynamique de débat.
Cette dynamique a le mérite, aujourd’hui, de démontrer la richesse et le pluralisme du mouvement associatif issu de l’immigration marocaine, mais aussi, les compétences individuelles et l’intérêt que portent les marocains à la Mère Patrie.
Nous notons avec satisfaction que des propositions intéressantes et complémentaires, dont certaines très détaillées, ont été avancées par nos compatriotes au sein d’autres collectifs et à des occasions diverses : Plateforme Intercontinentale des MRE, CONGRESS, AMOME, AL MONADARA, Initiative -CME 2007-, association TOUBKAL….ainsi que des contributions individuelles diverses.
Droit de vote et Citoyenneté :
Nous prenons acte des facteurs de droit, d’ordre technique et d’éthique, qui s’opposent à la participation directe des RME aux législatives marocaine. Nous constatons, d’ailleurs, que l’immigration marocaine est en évolution permanente vers une citoyenneté active dans les pays d’accueil, qui est la voie incontournable d’une intégration parfaite.
A ce sujet, nous incitons nos concitoyens, notamment les bi nationaux, à s’impliquer davantage dans la vie sociale et politique des sociétés d’accueil, pour une meilleure intégration sociale, pour s’opposer aux mesures de discriminations susceptibles de frapper les membres de notre communauté et pour jouer pleinement notre rôle en faveur de la paix sociale et en faveur du dialogue inter-culutrel et inter-religieux.
Cependant, les marocains de l’étranger, y compris les bi nationaux, demeurent attachés à la mère patrie. Cette réalité est confirmée par le retour massif des RME au Maroc, lors des grandes vacances, et ils participent d’une manière significative à l’économie nationale par le transfert important des devises mais aussi par les investissements directs dans les différents secteurs économiques du Maroc.
Le Conseil Supérieur de la Communauté Marocaine à l’Etranger, nous paraît une formule saine et adaptée à la réalité des aspirations des marocains de l’étranger, dans son double désir : de maintenir le lien avec la mère patrie, et s’impliquer dans une citoyenneté active au sein des sociétés d’accueil.
Cependant, le Conseil Supérieur de la Communauté Marocaine à l’Etranger, ne peut réussir dans sa mission que s’il répond à certaines exigences de démocratie et de représentativité, dans sa composition et dans son mode fonctionnement.
Le Conseil Consultatif des Droits de l’Homme et la Mission de consultation sur le Conseil Supérieur de la Communauté Marocaine à l’Etranger :
Dans son discours du 5 novembre 2006, le Chef de l’Etat a annoncé la création du CSCME, et a confié préalablement une mission de consultation au CCDH.
Force est de constater que les premiers pas du groupe du CCDH, chargé des consultations pour le CSCME, ont fait l’objet de critiques et d’inquiétudes exprimées par de nombreuses associations issues de l’immigration marocaine.
Pour nous, le Conseil Supérieur de la Communauté Marocaine à l’Etranger, ne peut être l’expression d’un courant politique, il ne peut être une tribune politique à partir de laquelle les uns où les autres se donnent le droit d’exclure, au nom d’un passé ou au nom d’une idéologie ou d’un courant de pensée.
Nous considérons chaque Marocain sur une terre d’immigration comme un Marocain à part entière.
Le Conseil Supérieur de la Communauté Marocaine de l’Etranger doit être représentatif de la communauté marocaine de l’étranger, dans son pluralisme et sa diversité :
Pour nous, le CSCME doit rassembler les marocains et conjuguer les compétences et les expériences au service de tous, il ne peut devenir le prétexte à des règlements de compte ou à des pratiques d’exclusion, sous peine de perdre sa crédibilité.
Pour nous, le CSCME ne peut réussir sa mission que s’il prend en compte dans sa composition l’histoire et la réalité de l’immigration marocaine, y compris les étudiants, y compris les associations cultuelles qui ont pris en charge volontairement la gestion du culte de la communauté, sans oublier les membres de la communauté juive marocaine qui restent attachés à leur marocanité.
Nous lançons un appel à Sa Majesté le Roi, Mohamed VI, à qui appartient l’initiative, afin de veiller à ce que ce futur Conseil Supérieur de la Communauté Marocaine à l’Etranger, respecte le pluralisme et la diversité de l’immigration marocaine.
Pour un CSME, Indépendant et Démocratique :
Nous voulons un CSCME dont la composition est issue majoritairement des Marocains de l’étranger, à 70% du conseil, dont les membres seront élus dans les circonscriptions consulaires, et le nombre pour chaque circonscription sera déterminé en fonction du nombre de marocains inscrits aux consulats. Les sièges à pourvoir par pays, seront bien entendu, définis proportionnellement au nombre de marocains résidents.
Les 30% restants seront réservés aux nominations des personnalités qualifiées et des représentants des différents Ministères ayant à traiter de la question de la communauté marocaine de l’étranger.
Nous voulons un CSCME, qui a la franchise requise et la liberté de ton afin de défendre les intérêts des RME sans concession.
Un CSCME qui aura l’audace de dénoncer et stopper les dérives administratives, d’ici et de là bas, dont sont victimes les RME, lors de leurs démarches aux services consulaires, et lorsqu’ils sont victimes des abus administratifs ou victimes d’escroquerie dans leurs démarches d’investissements au Maroc, privant ainsi, les Marocains de transfert de compétences et de création d’emploi.
Enfin, les membres élus au sein du CSCM pourront procéder à l’élection en tant que grands électeurs des représentants, dont le nombre restera à déterminer, au sein de la deuxième chambre parlementaire marocaine.