L’hebdomadaire français Marianne (numéro 1407) a été interdit de distribution au Maroc, en raison d’un dessin caricatural jugé offensant pour le prophète Mohammad.
Ali Anouzla, journaliste marocain éditeur du journal électronique Lakome, a été arrêté mardi par la police judiciaire sur ordre du parquet général de Rabat, pour avoir diffusé le lien de la vidéo d’AQMI, dans laquelle le groupuscule terroriste menace le Maroc de représailles.
La vidéo d’Al Qaïda au pays du Maghreb Islamique (AQMI), intitulée : "Maroc : le royaume de la corruption et du despotisme", diffusée par le journaliste est un appel clair à commettre des actes terroristes contre le Maroc, précise un communiqué du procureur général du Roi près la Cour d’appel de Rabat.
Le journaliste a été interpellé pour investigation, souligne le même communiqué. Une source judiciaire contactée par Bladi.net, estime que le journaliste serait poursuivi dans le cadre de la loi sur le terrorisme ou du code pénal.
"Ce qui a été publié n’est pas une matière journalistique, mais un enregistrement appelant à la violence contre le Maroc et ses institutions. Anouzla ne sera probablement pas poursuivi dans le cadre du code de la presse", précise la même source, selon laquelle il ne s’agit pas là d’un règlement de comptes.
Le Syndicat National de la Presse Marocaine (SNPM) a réagi très prudemment à propos de l’arrestation d’Anouzla, affirmant que le syndicat suit cette affaire du point de vue du principe de la liberté de la presse et des droits Humains. Le SNPM précise toutefois qu’il dénonce vigoureusement toute incitation à la violence et au terrorisme et l’appel à commettre des actes criminels à travers les médias.
Des journalistes marocains contactés par Bladi.net s’étonnent qu’Anouzla, dont le parcours n’est pas négligeable, ait été jusqu’à tenter le diable. Ce serait peut-être l’un de ses collaborateurs qui aurait diffusé la vidéo supprimée depuis par Youtube.
Le quotidien "L’Opinion" accuse lui Anouzla d’être le "porte-voix d’Aqmi au Maroc", estimant qu’"un média grand public ne peut se permettre de reproduire des appels au terrorisme".
Le ministère marocain de la Justice s’apprête également à poursuivre en justice le quotidien espagnol "El Pais" à Madrid, pour avoir diffusé la vidéo d’AQMI, faisant l’apologie du terrorisme.
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