La Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) a rendu vendredi une décision concernant les accords agricoles et de pêche entre l’UE et le Maroc. Rabat conteste fermement cette décision, la jugeant non applicable et entachée d’erreurs.
L’Algérie a repoussé samedi un appel du Maroc en faveur de la réouverture de leur frontière terrestre fermée depuis quatorze ans, réaffirmant qu’une telle initiative devait s’inscrire dans un accord global sur l’avenir du Maghreb. L’Algérie avait fermé la frontière en 1994 après que Rabat eut imposé la délivrance de visas aux ressortissants algériens dans un climat de tension entre les deux voisins du Maghreb.
Les dirigeants algériens ont affirmé à diverses reprises que la frontière resterait fermée jusqu’à ce que les deux pays concluent un ensemble d’accords, notamment sur le conflit du Sahara. "Le problème de la circulation aux frontières ne peut être dissocié d’une approche globale de ce que nous voulons faire de notre Maghreb", a déclaré le ministre algérien de l’Intérieur Noureddine Yazid Zerhouni à l’agence officielle APS.
"Il ne s’agit pas de construire un Maghreb où les uns gagnent et les autres perdent. Le Maghreb ne se limite pas seulement au Maroc et à l’Algérie. Il faut que tous les peuples qui se trouvent dans cet ensemble trouvent leurs places", a-t-il poursuivi. Les Maghrébins "sont pour une démarche unitaire, cohérente et complémentaire", a ajouté le ministre.
Jeudi, le ministère marocain des Affaires étrangères avait invité Alger à normaliser les relations bilatérales et à rouvrir la frontière. Il soulignait la volonté de Rabat "d’ouvrir une page nouvelle dans les relations entre les deux pays voisins, tenant compte de leur passé commun et de leur destin partagé". La fermeture de la frontière est un frein aux échanges commerciaux à travers le Maghreb, région de 80 millions d’habitants allant de la Mauritanie à la Libye.
Le Maroc a pris le contrôle de la plus grande partie du Sahara en 1975, année où s’en est retirée l’Espagne, ancienne puissance de tutelle. Il s’en est suivi un conflit armée entre Rabat et les indépendantistes du Front Polisario, soutenus par Alger, qui a duré jusqu’à la conclusion d’un cessez-le-feu sous l’égide de l’Onu en 1991.
Rabat tente de persuader le Polisario d’accepter un plan aux termes duquel le Sahara, territoire riche en phosphates, en pêcheries et en réserves potentielles de pétrole offshore, deviendrait une région autonome du Maroc. Le Polisario préconise l’organisation d’un référendum parmi les Sahraouis avec une option sur l’indépendance.
Source : Reuters - Philippe Bas-Rabérin
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