Figuig : la marche de solidarité aux agriculteurs marocains empêchée

18 mars 2021 - 18h40 - Maroc - Ecrit par : S.A

Les forces de l’ordre ont empêché la marche de solidarité organisée, jeudi 18 mars, jour de l’ultimatum donné aux agriculteurs et propriétaires privés marocains pour évacuer les exploitations de champs de palmiers-dattiers sises dans la localité d’El Arja, province de Figuig située à proximité de la frontière entre le Maroc et l’Algérie.

Les habitants de Figuig ont déclaré jeudi 18 mars « journée de deuil et de grève générale » en guise de solidarité aux agriculteurs et propriétaires privés marocains sommés par l’armée algérienne de quitter les exploitations agricoles de champs de palmiers-dattiers sises dans la localité d’El Arja, province de Figuig, située à proximité de la frontière entre le Maroc et l’Algérie. Cette décision se justifie par une convention maroco-algérienne relative au tracé frontalier entre les deux pays signée en 1972.

Ils ont ainsi organisé une marche de solidarité pacifique dans la journée de jeudi. La mobilisation était à son comble. La marche avait pour point de départ le centre Figuig. Alors que les habitants de Figuig approchaient les terres d’El Arja, un important déploiement policier algérien a empêché le cortège de progresser. La coordination des habitants a dû appeler les participants à faire demi-tour en direction de la ville.

Cette crise entre Rabat et Alger a fait réagir le comité exécutif du parti de l’Istiqlal. « Le Comité condamne fermement les actions de provocation menées par les autorités algériennes à la frontière avec le Maroc près de la province de Figuig, à la suite de la publication d’une décision visant à empêcher les agriculteurs marocains d’accéder aux terres agricoles qu’ils exploitent, à partir du 18 mars », indique le PI.

De son côté, le Club des avocats au Maroc a pris fait et cause pour les paysans d’El Arja, déplacés de leurs terres sur ordre de l’armée algérienne. À l’en croire, des canaux de communication ont été ouverts avec les personnes concernées, afin de collecter toutes les données et documents pour étudier les options juridiques disponibles, afin de réclamer une indemnisation et de porter la question à la communauté internationale, par le biais de la justice africaine et la Cour internationale de justice.

Dans un communiqué, le club a expliqué que « la déclaration de résidents concernant l’exploitation de ces terres pendant plus de 30 ans en fait des acquéreurs de propriété » privée, conformément aux exigences de la loi. Pour étayer son argumentaire, il rappelle que l’article 827 du Code civil algérien prévoit que « celui qui exerce la possession sur une chose, mobilière ou immobilière, ou sur un droit réel mobilier ou immobilier sans qu’il en soit propriétaire ou le titulaire, en devient propriétaire si sa possession continue sans interruption pendant quinze ans ».

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Algérie - Agriculture - Figuig

Aller plus loin

Figuig : les fermiers, victimes collatérales d’un conflit frontalier

Les autorités algériennes ont interdit aux fermiers marocains de la zone frontalière d’El Arja, d’exploiter les terres agricoles à compter du 18 mars. Ces derniers, lésés dans...

Figuig : comment comprendre la crise entre le Maroc et l’Algérie

L’ultimatum donné aux agriculteurs et propriétaires privés marocains pour évacuer les exploitations de champs de palmiers-dattiers sises dans la localité d’El Arja, province de...

Algérie : vers une issue favorable pour les agriculteurs marocains ?

Le gouverneur de la province de Figuig tente de trouver une issue favorable aux agriculteurs marocains sommés d’évacuer, jeudi 18 mars, les exploitations de champs de...

L’armée algérienne menace les agriculteurs marocains

Les services de sécurité algériens ont donné un ultimatum aux agriculteurs marocains pour évacuer jeudi 18 mars les exploitations de champs de palmiers-dattiers sises dans la...

Ces articles devraient vous intéresser :

Maroc : Une baisse record des exportations d’oranges

Les exportations marocaines d’oranges ont considérablement chuté au cours des huit premiers mois de 2023, s’établissant à 30 000 tonnes contre 109 000 tonnes en 2022.

Alerte au miel « aphrodisiaque » en vente au Maroc

Du « miel aphrodisiaque » ou du « miel de virilité » inonde le marché marocain et inquiète le Syndicat des professionnels de l’apiculture au Maroc.

Maroc : les agriculteurs rattrapés par l’impôt

Au Maroc, les petits agriculteurs exploitants agricoles exonérés d’impôts réalisant un chiffre d’affaires inférieur à 5 millions de dirhams, doivent désormais remplir une déclaration de revenus, a récemment rappelé la Direction générale des impôts (DGI).

Le prix des lentilles s’envole au Maroc

Le prix des lentilles a considérablement augmenté au Maroc, atteignant 32 dirhams le kilo chez les détaillants, contre 25 dirhams pour les lentilles importées.

Maroc : une croissance paradoxale entre exportations et importations d’avocats

Alors que le Maroc produit de plus en plus d’avocat, devenant l’un des principaux fournisseurs en Europe, la part des importations continuent de croître.

Le roi Mohammed VI en France ?

L’invitation lancée par Emmanuel Macron à Mohammed VI pour le Salon International de l’Agriculture à Paris, du 22 février au 2 mars, ressemble à une tentative de déminer un terrain glissant. Si le roi du Maroc accepte, ce sera sa première visite...

Tomate au Maroc : production en chute, prix en hausse

Les producteurs de tomates rondes au Maroc alertent sur une baisse significative de la production et une inflation des prix. Voici leur explication.

Le Maroc limite la production de pastèque

Face à la pire sécheresse qu’il connaît depuis quatre décennies, le Maroc prend des mesures pour réglementer la production de pastèques qui nécessite une importante quantité d’eau.

Un agriculteur espagnol attaque la famille royale marocaine

Le Tribunal de l’Union européenne a entendu mardi les arguments de l’entreprise Eurosemillas, spécialisée dans la production de semences sélectionnées, qui demande l’annulation de la protection communautaire des obtentions végétales pour la variété...

Maroc : la question des dattes algériennes arrive au parlement

Le groupe Haraki à la Chambre des Représentants a interpellé le ministre de l’Agriculture, Mohamed Sidiki, sur les dattes notamment d’origine algérienne qui ont inondé le marché marocain avant le début du mois de ramadan.