« […] l’escalade récente dans notre région montre que, sous couvert de normalisation, Israël et le Maroc entendent s’appuyer mutuellement pour continuer à piétiner le droit international. Je ne peux pas ici passer sous silence les récents actes d’hostilité et d’agressions caractérisées menés par le Maroc contre l’Algérie avec le soutien d’Israël », a dénoncé Mounia Boumaiza, qui évoquait les conséquences de l’alliance militaire entre Israël et le Maroc sur la paix en Méditerranée.
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Pour étayer son argumentaire, la diplomate algérienne énumère quatre « actes hostiles » : l’affaire d’espionnage à grande échelle Pegasus qui aurait touché « 6 000 téléphones de responsables algériens, dont tous les ambassadeurs », l’assassinant le 1ᵉʳ novembre de trois routiers algériens par le Maroc, le soutien apporté par le Maroc à un mouvement sécessionniste en Algérie et l’achat par le Maroc auprès d’Israël de drones Harop plus connus sous l’appellation de drones Kamikazes pour leurs capacités meurtrières.
Mounia Boumaiza a par ailleurs critiqué les accords d’Abraham. « On ne peut continuer à pérorer sur les bienfaits des Accords dits d’Abraham si, à la base, la conception et l’approche privilégiées perpétuent l’occupation illégale de territoires colonisés par la force et au mépris des résolutions pertinentes des Nations Unies », a-t-elle dénoncé. Selon elle, ces accords enterrent définitivement l’Initiative arabe de paix.
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La diplomate algérienne a rappelé qu’en 2002, l’Arabie saoudite avait proposé un plan de paix à Israël. « Ce plan offrait la reconnaissance d’Israël par tous les États arabes, en même temps, contre la solution à deux États séparés, vivant côte à côte en paix et en sécurité », a-t-elle rappelé. Mais ce plan avait été « dédaigneusement rejeté par Israël, qui manifestement préfère la conclusion d’accords séparés pour semer la division au sein de la Nation arabe ».