L’émission Matin première de la télévision belge RTBF relate le paradoxe marocain. D’un côté, il est strictement interdit pour tout musulman de boire de l’alcool dans un lieu public sous peine de six mois de prison et d’un autre, mettre en place des alcootests sur les routes du pays revient à reconnaître l’étendue des dégâts de cette boisson.
Pour la correspondante de la RTBF, les conservateurs devraient être satisfaits du lancement des alcootests car « l’Islam interdit la consommation d’alcool », mais « ces contrôles d’alcoolémie mettraient en lumière cette réalité et en plus, ils cautionnent, quelque part, la consommation d’alcool puisque le seuil de tolérance est de 0,2 gramme par litre ».
Après 10 ans, les alcootests sont enfin une réalité au Maroc, du moins sur le papier. Car, toujours selon l’émission, difficile de savoir s’ils sont déjà opérationnels ou non, si les agents de police ont déjà été formés ou non. Et les autorités ne sont pas du tout bavardes sur la question.
Cette tolérance des pouvoirs publics vis-à-vis de l’alcool serait avant tout économique. L’alcool au Maroc, c’est 400 millions d’euros (plus de 4 milliards de dirhams) de chiffre d’affaires annuel.