Le tribunal correctionnel de Casablanca a infligé huit mois de prison ferme à Mustapha Hormat Allah, journaliste à l’hebdomadaire Al Watan Al An, pour publication de "documents confidentiels" concernant la lutte antiterroriste. C’est la première fois depuis quatre ans qu’un journaliste est condamné à une peine de prison ferme au Maroc.
Le directeur de ce journal, Abderrahim Ariri, a écopé de six mois avec sursis. Le premier comparaissait détenu alors que le second était en liberté provisoire. "Nous étions venus pour entendre un verdict qui nous acquitte et nous avons entendu un verdict qui ne nous a pas rendu justice", a déclaré aux journalistes M. Ariri. "Nous allons nous réunir avec nos avocats et les ONG qui ont pris notre défense pour définir la suite à donner à cette décision de justice", a-t-il ajouté.
Cette condamnation a provoqué la consternation dans la profession."C’est une menace pour tous les journalistes dont le métier est de publier des informations, des documents (...)", a souligné Younes Moujahid, secrétaire général du Syndicat national de la presse marocaine (SNPM).
L’organisation Reporters sans frontières s’est pour sa part déclarée "révoltée et consternée". "Cette décision traduit un mépris de tous les usages du droit international qui n’a cessé de réaffirmer qu’on n’emprisonne pas un journaliste pour un délit de presse", déclare-elle dans un communiqué.
Le Monde