Les femmes marocaines continuent de subir en silence des violences sexuelles. Le sujet est presque tabou au Maroc, mais la parole se libère de plus en plus.
Aïn Leuh, petit village au cœur du Moyen Atlas, aurait réussi a éradiquer la prostitution très répandue dans le village, grâce à l’intervention d’islamistes. Ce changement serait l’une de victoires du Printemps Arabe, lequel a permis au citoyen lambda de s’exprimer et d’aspirer au changement.
C’est ce qu’explique l’auteur d’un article du New York Times, dans lequel Aïn Leuh est décrit comme un petit village aux ruelles étroites, où des Marocaines, en tenue de sport moulante ou en pyjama, draguent sans gène les passants devant leurs maisons, toutes construites autour de la place principale du village.
Mais depuis la fin du Ramadan, la situation a changé à Aïn Leuh, et ce grâce aux islamistes. Le patelin, selon les dires l’une des communes les plus riches du pays en raison de sa forêt de cèdres, ne survivait pourtant que grâce au commerce du sexe depuis les années ’70.
Les islamistes à l’origine de ce changement, affirment que leur démarche n’a rien à avoir avec la religion, mais est animé par la peur de voir leurs enfants influencés par cet univers de débauche. Selon Mohammed Aberbach, 41 ans et l’un des protagonistes du mouvement, avant "des hommes faisaient la file" devant les maisons des prostituées.
Ce changement, ni la façon dont il aurait été imposé, ne plait pourtant pas à tout le monde à Ain Leuh. De nombreux villageois affirment que les islamistes ont usé de force et de menaces pour chasser les prostituées.
Mohammed Aberbach dément. Selon lui, rien d’illégal n’a eu lieu. La campagne se faisait principalement par le biais de manifestations sur la place principale du village. Personne n’a émis de menaces ou utilisé de violence.
La disparition de la prostitution a également porté un coup à l’économie locale, comme l’explique Ali Adnan, employé d’une agence de développement rural. "Les filles louaient, elles avaient du cash. Elles achetaient des choses. Certains sont heureux de ces changements, mais pas tous."
Au Maroc, cette petite révolution à Aïn Leuh, est qualifiée comme l’une des petites victoires du Printemps Arabe et démontre que le citoyen lambda peu lui aussi apporter le changement.
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