
Le dernier rapport de la Banque mondiale sur les migrations et le développement indique que 20 % des transferts d’argent de la région MENA proviennent des Marocains résidant à l’étranger (MRE).
La journée nationale du migrant, organisée mercredi dernier, était l’occasion, à Agadir, pour les institutionnels et opérateurs privés de courtiser cette catégorie de visiteurs. Une rencontre s’est tenue dans les locaux de la Chambre de commerce pour les informer des opportunités d’investissement dans la région et aussi les écouter.
Leur participation à la manifestation était toutefois faible, car ils sont peu nombreux cette année dans la région contrairement à l’accoutumée en cette période, en dépit du grand nombre d’entrées recensées aux frontières.
Un constat confirmé par les hôteliers et restaurateurs de la ville ainsi que du côté des banquiers. Nombreux parmi ces derniers avancent que si le volume des opérations est important, les transferts sont plutôt concentrés et ne proviennent que d’un nombre limité de clients.
Les banquiers relèvent de même que les demandes de crédit immobilier sont bien rares. Chez les opérateurs de l’habitat, c’est d’ailleurs plutôt calme sur ce plan, déplore l’un d’eux. Pourtant, le secteur, que ce soit en qualité de promoteur ou d’acquéreur, reste le terrain de prédilection pour la majorité des MRE. Mais ce n’est plus la fièvre des années 80-90.
Depuis quelque temps, une baisse est relevée. Si cette situation témoigne entre autres, selon des experts, des mutations dans la stratégie des migrants et conforte l’idée que les jeunes sont plus enclins à s’installer dans le pays d’immigration, elle a, de l’avis de MRE, des causes plus profondes. Outre le défaut souvent de garanties, notamment de titres fonciers, qui ne permet pas à l’acquéreur de décrocher un crédit bancaire, l’absence de contexte favorable à l’investissement des MRE est à déplorer, regrette un membre de la communauté marocaine à l’étranger. Selon lui, cette diaspora à l’étranger peut être un levier efficace et utile de développement dans le Royaume. Mais pour cela et pour éviter que le regain d’intérêt et l’engouement des MRE pour leur pays d’origine ne s’amenuisent, il est nécessaire de réunir et de mettre en place plusieurs dispositions, poursuit-il.
Des tarifs aériens attractifs et la simplification de l’accès aux crédits bancaires assortis de taux d’intérêt réduits en seraient quelques-unes. Un climat favorable au retour de l’investissement des MRE passe également par la baisse du taux de change pendant la période estivale. A ceci, ajoute un MRE, l’idée de la libre circulation des véhicules à usage personnel. Des mesures d’encouragement au profit de la communauté marocaine à l’étranger, qui pourraient occasionner d’énormes retombées à l’échelle nationale, à savoir entre autres la hausse des recettes MRE.
L’Economiste
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