Adil Rami appelé en équipe de France

20 mars 2008 - 19h53 - France - Ecrit par : L.A

Des espaces verts de la mairie de Fréjus aux rectangles verts des pelouses de Ligue 1. On force à peine le trait, mais c’est bien la trajectoire d’Adil Rami, défenseur du Losc, 22 ans, 17 matchs de L1 dans les chaussettes, invité surprise de la liste de Raymond Domenech. « Je n’étais pris dans aucun centre de formation, je n’avais aucune sélection chez les jeunes. J’étais en CFA avec Fréjus, et comme il fallait bien bosser, j’étais employé à la mairie, au smic », raconte le défenseur central.

C’était il y a deux ans, c’était hier. Mais on ne va pas vous la jouer conte de fées. Le gars a du plomb dans la tête, et tout de même un minimum de potentiel pour en être là aujourd’hui. « Je suis juste passé à travers les mailles de l’épuisette. Aujourd’hui, je suis repêché. »

« Je suis pressé d’appeler ma maman »

Il y avait forcément du monde au Domaine de Luchin, jeudi matin, pour l’écouter raconter son parcours, avec son léger zozotement et ses phrases saccadées. Il ne tient pas en place, d’ailleurs. « Vous êtes pressé de partir Adil ? Vous n’aimez pas vous raconter ? », lui demande un journaliste. « Non, pas du tout ! C’est juste que je suis pressé d’appeler ma mère. »

Adil est la coqueluche du vestiaire lillois. « Tout le monde au club a un petit surnom venant d’un dessin animé. Et lui, c’est Shrek. Avouez qu’il lui ressemble », se marre Stefan Lichtsteiner, son coéquipier suisse.

« C’est le genre de blague qui m’énerve »

A force de se faire chambrer par tout le vestiaire des Dogues, Adil Rami a d’ailleurs bien failli ne pas croire à sa sélection. « J’étais dans un bain de récupération, tranquille. Rio Mavuba arrive. Il me dit que je suis pris en équipe de France. Je lui ai dit d’arrêter, que c’est le genre de blague qui m’énerve. » Il fera moins le malin quand il s’agira de serrer la main de Lilian Thuram et Thierry Henry. « C’est pas faux », songe le Lillois, soudainement rattrapé par la réalité.

Le monstre a de la marge

Arrivé dans le Nord au début de la saison 2006-07 en provenance de Fréjus, CFA, il intègre l’équipe pro du Losc comme titulaire à Lille à peine une année plus tard. Depuis, il n’en est plus sorti, sauf entre septembre et novembre, pour une vilaine blessure au genou contractée lors de la première journée contre Lorient (0-0).

« Heureusement que Lille est venu me chercher, je commençais à me demander si je ne devais pas arrêter. Ils m’ont aussi fixé en défense. Parce que j’ai joué attaquant, meneur... Longtemps gardien de but aussi », explique celui qui a refusé plusieurs fois la sélection marocaine. « Les Bleus, j’y croyais. »

« C’est un guerrier »

Et les entraîneurs lillois croyaient en lui. « Il nous a séduit en une semaine d’essai. Ce gars à une telle envie de réussir que souvent, il faut le freiner », explique Pascal Plancque, entraîneur de la réserve lilloise, chargé de polir le joyau pendant toute une saison. Aujourd’hui, c’est Claude Puel qui lui crie sa flamme. « Il va vite, il a une bonne lecture du jeu, une bonne relance, et c’est un guerrier. »

Un monstre d’1m89 pour 82 kilos, dur sur l’homme, qui joue en Ligue 1 comme s’il avait vingt ans de métier dans chaque crampon. « Et c’est bien ce qui me turlupine. Il est bluffant. Tellement bluffant qu’aujourd’hui, personne n’est capable de dire où il va s’arrêter », s’ébahit Pascal Planque. Il fera une étape à Strasbourg, samedi, où Lille va tenter d’assurer son maintien. « J’espère qu’il sera descendu de sa lévitation », sourit Claude Puel, pas peu fier de son Shrek.

Source : 20minutes - Antoine Maes

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