
Le Maroc va allouer près de 12,1 milliards de dollars au ministère de la Défense en 2024. Ce montant servira entre autres à l’acquisition d’armes et d’équipements militaires.
Des abus sexuels "avérés" ont été commis par des Casques bleus marocains de l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire, a indiqué lundi cette dernière, tout en précisant que les résultats complets de l’enquête doivent être prochainement confirmés par l’ONU.
Suspension
"Il y a eu une enquête interne qui a avéré des faits, mais nous attendons encore les résultats de l’enquête approfondie menée par notre Bureau des services de contrôle interne (BSCI), qui restent à confirmer" a déclaré la porte-parole de l’ONUCI, Margarita Amodéo. "Les enquêteurs sont en train de rassembler tous les éléments", a ajouté Mme Amodéo, en précisant que l’enquête concerne "plusieurs dizaines" de soldats et qu’il "y a des mineurs" parmi les victimes présumées. L’ONUCI avait annoncé samedi la suspension de "toutes les activités" d’un contingent de Casques bleus marocains basés à Bouaké (centre) et son confinement dans sa base à la suite d’une "enquête interne" sur de "nombreux" cas d’abus sexuels qu’ils auraient perpétrés sur la population locale.
Contingent confiné
L’Onuci a démarré une enquête interne "il y a plusieurs mois", après que les soldats marocains basés à Bouaké (centre) eurent été accusés d’exploitation et d’abus sexuels sur la population locale, a indiqué Mme Amodéo. Le BSCI de l’ONU a ensuite pris le relais pour prendre des mesures mener une "enquête complète", encore en cours, a-t-elle ajouté. Devant "la gravité des allégations" et à la suite de l’enquête menée par l’ONUCI, les Nations Unies ont toutefois décidé de confiner le contingent marocain dans sa base, qu’il ne quitte plus que pour des "activités essentielles ou logistiques". "Il s’agit d’une mesure préventive", a précisé Mme Amodéo, en rappelant la volonté de l’ONU de faire preuve d’une "tolérance zéro" envers de tels actes. "Dès que les faits seront confirmés, les personnes concernées seront rapatriées dans leurs pays pour y être jugées par les autorités militaires compétentes", a-t-elle ajouté.
Opération "Licorne"
Les associations ivoiriennes de défense des droits de l’Homme ont unanimement exprimé lundi leur "indignation" dans cette affaire. "C’est un scandale ! Il est difficilement acceptable que les troupes venues en Côte d’Ivoire pour empêcher des actes attentatoires à la dignité humaine, se rendent eux-mêmes coupables de tels actes", a ainsi déploré Drissa Traoré, président du Mouvement ivoirien des droits de l’Homme (MIDH). Les Casques bleus de l’ONUCI sont chargés depuis 2004, avec près de 3.000 soldats français de l’opération "Licorne", de surveiller le cessez-le-feu entre le nord et le sud ivoirien, séparés depuis une tentative de coup d’Etat en septembre 2002.
Le contingent marocain qui compte 732 hommes, est le deuxième de l’ONUCI en effectifs, après celui du Bangladesh. Il s’agit de la première enquête interne de l’ONU sur des cas d’abus sexuels depuis son déploiement en Côte d’Ivoire.
Belga
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