Poursuivi par le tribunal correctionnel de Bruxelles pour avoir hébergé Abdelhamid Abaaoud après les attentats de Paris, la procureure fédérale a requis, lundi matin, une peine de 3 ans de prison à l’encontre d’Abdoullah Courkzine.
Abdelhamid Abaaoud était considéré comme le cerveau derrière les attentats de Paris. Même s’il a été tué en 2015, son nom continue de hanter chaque procès. Après les attentats, Hasna Ait Boulahcen avait sollicité Courkzine afin qu’il l’aide à cacher son cousin Abaaoud, caché dans un buisson à Aubervilliers. Selon la procureure, le prévenu aurait pu signaler à la police la position de ce dernier, mais il a préféré se rendre coupable de participation aux activités d’un groupe terroriste, a-t-elle estimé.
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Les enquêtes ont d’ailleurs confirmé les déclarations de la magistrate, puisque l’analyse de ses appareils multimédias ont montré qu’il avait une « note sur la fabrication des explosifs » et qu’il avait un « intérêt marqué pour les thématiques djihadistes depuis longtemps ». Pour la procureure, « il est véritablement fasciné par le djihad. Il est endoctriné depuis 2010 au moins », bien avant les attentats de Paris.
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L’autre chose qui ne milite pas en faveur de l’accusé est que « depuis le 4 mars 2022, il est sous mandat d’arrêt pour participation aux activités d’un groupe terroriste dans un dossier marocain. Le suspect arrêté était en contact avec Abdoullah Courkzine », a expliqué la procureure. « On a retrouvé chez lui un bordereau relatif à un transfert d’argent à ce suspect au Maroc. Il est aussi encore membre de groupes de discussion djihadiste et est à nouveau en possession de formules chimiques [qui correspondent à la fabrication d’explosifs] ».