Le Parti de la justice et du développement (PJD) a demandé le retrait des manuels scolaires dont les couvertures sont aux couleurs du drapeau LGBT.
Salé, près de Rabat. Milieu des années 80. Un adolescent pauvre court à perdre haleine. Vers son rêve, devenir metteur en scène de cinéma, vers sa star égyptienne : Souad Hosni, ailleurs, loin de son quartier, qu’il aime et déteste à la fois, qui veut le fixer dans une identité-cliché, dans la honte à jamais : le garçon efféminé. Un futur fou. Alors, il court C’est sa seule force, sa seule façon d’affronter la violence de son Maroc. Détourner le regard. Dans cette course, il rencontre une bande de jeunes hommes qui essaient de le violer. La voix du muezzin appelant à la prière le sauve.
Une mélancolie arabe donne à voir et à sentir le corps possédé et poétique de ce jeune Marocain qui tombe quatre fois. A Salé. À Marrakech. À Paris. Au Caire. Il meurt. Il ressuscite. Avec ses propres images, il construit pas à pas son destin : sa vocation de créateur, son amour pour les hommes, le mystère des origines.
Décrivant les désarrois d’un « je » en pleine bataille, Abdellah Taïa invite aussi à regarder différemment la culturee d’un monde arabe qui comme lui, tombe et renaît.
Né à Salé en 1973, Abdellah Taïa vit à Paris, où il prépare un doctorat ès lettres. Auteur de Mon Maroc (Séguier, 2000), Le Rouge du tarbouche (Séguier, 2005) et de Maroc, 1900-1960. Un certain regard avec Frédéric Mitterand (Actes Sud, 2007), il a publié au Seuil L’Armée du salut, en 2006.
Source : Libération
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