Bruxelles : il réussit à faire condamner un Marocain à sa place

13 février 2020 - 15h00 - Belgique - Ecrit par : S.A

À Bruxelles, un individu a dupé la justice en réussissant à faire condamner Zouhir El M., un Marocain de 41 ans à sa place, à deux ans de prison. Grâce à deux avocats curieux, Sokol Vljahen et Jocelyn De Roeck, la supercherie a été mise à nu.

Il a fallu que Zouhir El M. soit arrêté pour une tout autre affaire pour que ses avocats Sokol Vljahen et Jocelyn De Roeck aiguisent leur curiosité jusqu’à découvrir qu’il n’était pas un récidiviste, l’homme condamné deux fois de suite pour trafic de stupéfiants, rapporte La Dernière Heure.

En consultant la fiche d’écrou de leur client, lors d’une visite à la prison, les deux avocats se sont rendu compte qu’elle porte la mention de deux condamnations pour stupéfiants. Une première, de deux ans de prison, prononcée le 17 mai 2019, et la seconde, de six mois, intervenue le 19 novembre 2019. Une récidive étrange pour ces hommes de droit et le Marocain. "Récidive ? Impossible. Je n’ai jamais été condamné. Je ne comprends pas. Je n’ai jamais mis les pieds dans un tribunal correctionnel", se défend Zouhir, placé sous mandat d’arrêt pour vente et détention de stupéfiants, le 19 novembre 2019.

Pour les deux avocats, il ne fait l’ombre d’aucun doute qu’il s’agit d’une erreur. Ils tentent alors de confirmer leur thèse. Le 13 décembre, ils avaient demandé à la 44ᵉ chambre de procéder à la vérification. Le prélèvement des empreintes digitales de Zouhir a révélé par la suite qu’il ne s’agissait pas de celles de l’homme condamné le 17 mai 2019 à deux ans d’emprisonnement. En clair, un individu s’était fait condamner sous le nom du Marocain pour ainsi échapper à l’exécution de sa peine.

"La condamnation à deux ans d’emprisonnement sera effacée du casier judiciaire de notre client," assure Me Jocelyn De Roeck. Son client pourra espérer la clémence accordée aux délinquants primaires lors du procès pour stupéfiants qui s’ouvrira très prochainement. Pour l’heure, l’identité de l’individu, devant purger deux ans de prison, reste inconnue des services judiciaires.

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