Au Maroc, le chemin vers l’éradication du mariage des mineurs reste encore long et parsemé d’embûches. De quoi inquiéter le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, qui plaide pour des mesures législatives plus strictes.
Près de 600.000 enfants marocains, âgés de 5 à 14 ans travaillent, soit 11 pc du total des enfants (5, 4 millions d’enfants), a indiqué jeudi à Rabat l’administratrice nationale du programme international de l’abolition du travail des enfants (IPEC), Mme Malak Benchekroun.
Lors d’une conférence de presse sur le travail des enfants, Mme Benchekroun a souligné que "l’étude nationale sur l’emploi", réalisée par le ministère de l’Emploi en partenariat avec l’IPEC, fait ressortir que la répartition des enfants pratiquant un quelconque travail diffère selon le sexe et le milieu démographique des enfants, ajoutant que pour les garçons, 13 pc travaillent, 79 pc vont à l’école, et 8 pc n’exercent aucune activité, alors que pour les filles, 9, 5 pc travaillent, 69 pc vont à l’école tandis que 21 pc n’exercent aucune activité.
Selon cette étude, 58 pc des enfants travailleurs sont des garçons et 42 pc sont des filles. Vu la répartition des enfants travailleurs selon la milieu démographique, il s’avère que les enfants des régions rurales travaillent plus que les autres et vont moins à l’école que ceux vivant en milieu urbain, précise la même source.
Le pourcentage des enfants qui travaillent en milieu rural est estimé à 19 pc alors que celui des enfants scolarisés ne dépasse pas 57 pc, tandis que 23,5 pc de ces enfants n’ont aucune activité, note l’ étude qui indique qu’en milieu urbain, 3 pc des enfants travaillent, 91 pc vont à l’école et 5,5 pc n’exercent aucune activité.
"Le travail des enfants se passe plutôt au niveau rural car près de 87 pc des enfants travailleurs sont originaires de ce milieu contre 13 pc en milieu urbain", indique "l’étude nationale sur l’emploi ", précisant que 84,6 pc du total des enfants au Maroc n’ont aucun niveau scolaire.
Le travail des enfants est dû à plusieurs facteurs, à savoir la pauvreté, les familles nombreuses, l’échec scolaire, l’exode rural et la préférence de la main d’ uvre jeune dans plusieurs activités, selon la même source.
Il existe trois catégories de travail des enfants qu’il faut abolir à cause de leur nature, a estimé Mme Benchekroun. Elles se résument dans le travail des enfants n’ayant pas atteint l’âge légal pour effectuer de telles tâches, le travail dangereux qui peut porter atteinte à la santé physique, psychique ou morale des enfants âgés moins de 16 ans, outre le travail dégradant pour les enfants, a-t-elle souligné.
D’autre part, Mme Benchekroun a relevé que la législation marocaine a connu d’importantes réformes en matière de travail des enfants, ajoutant que le législateur a pris en considération les principes des deux accords de base adoptés par l’Organisation internationale de travail (OIT) accords 137 et 172, ratifiés par le Maroc.
L’Opinion
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