Romance et arnaque : les frères F., rois des cœurs ... et des portefeuilles

25 avril 2024 - 15h00 - France - Ecrit par : S.A

Mounir et son frère Mustapha sont soupçonnés d’être à la tête d’un vaste réseau d’escroquerie à la romance et d’arnaque immobilière. Malgré les plaintes des victimes, ils sont toujours en liberté et poursuivent leur « sale besogne ».

Mounir et Mustapha, tous deux originaires du Val-d’Oise, ont brisé tant de cœurs, tant de vies sur leur chemin. L’une leurs victimes est Sonia, cheffe d’entreprise de 39 ans. En mai 2022, elle a eu le malheur de croiser le chemin de Mounir alors qu’elle était au volant de sa Mercedes dernier cri sur l’avenue Foch, à Paris (XVIe arrondissement). Les deux échangeaient des mots à distance, chacun se trouvant dans un véhicule. La trentenaire ne résiste pas au charme de Mounir aujourd’hui âgé de 36 ans. Elle lui communique son numéro, ce qu’elle fait très rarement. Après un premier rendez-vous, ils se fréquentent pendant des mois. Mounir se présente comme un marchand de biens immobiliers vendant différentes propriétés dans des quartiers chics de Paris à Noisy-le-Grand (Seine-Saint-Denis). Il se montre très entreprenant : restaurants, appels quotidiens. « Il me dit des phrases que les femmes aiment entendre », se souvient la jeune femme. Il la surnomme « mon doudou ». Il lui promet engagement et mariage. Elle fait la connaissance de son frère Mustapha, de sa sœur mais aussi de ses parents. En quelques mois de relations, celle qui travaille entre Paris et Dubaï dit avoir perdu plus de 100 000 euros, « les économies d’une vie ». Elle aurait contracté en partie des prêts auprès de son associé pour pouvoir répondre aux demandes de celui qu’elle croyait être son futur époux.

À lire :Un Marocain au cœur d’une arnaque à la romance 2.0

Après avoir découvert qu’elle a été victime d’une escroquerie à la romance, Sonia a saisi la justice, mais elle n’a pas eu gain de cause. Malgré cela, elle reste déterminée à aller au bout de sa démarche et à mettre Mounir et son frère hors d’état de nuire. Elle se tourne vers les réseaux sociaux et tente de retrouver de nouvelles victimes du même type d’arnaque à la romance. Sonia serait tombée sur cinq autres femmes. « Il nous appelle par les mêmes petits surnoms. Quand il raccroche avec l’une, il appelle l’autre… C’est tout un travail ! », explique-t-elle. L’une des victimes se prénomme Inès. Elle raconte au Parisien sa mésaventure. De son récit, on retient qu’elle a été en couple avec Mounir pendant plusieurs années et qu’elle se retrouve aujourd’hui à rembourser toute seule un prêt de 200 000 euros contracté sur vingt-cinq ans « pour acheter un bien immobilier dont elle n’a jamais vu la couleur, après être passée dans l’étude de Fabrice D. » « J’étais amoureuse, sous emprise, j’avais pleine confiance en Mounir. C’est une mauvaise rencontre qui a gâché dix ans de ma vie. Je travaille comme une acharnée pour pouvoir rembourser mon prêt », confie la jeune femme. Comme Sonia, Inès n’a jamais été entendue par les enquêteurs depuis le dépôt de sa plainte en 2019. « C’est un cauchemar », témoigne-t-elle.

À lire :France : multiplication des plaintes pour escroquerie à la "Samaoui", l’inaction de la police dénoncée

Pour l’heure, la fratrie F. n’est pas inquiétée par la justice pour les accusations d’escroquerie à la romance. En mars dernier, Mounir et Mustapha étaient convoqués devant le tribunal dans un autre dossier. Ils sont soupçonnés d’avoir scanné la signature de la victime pour lui voler deux appartements parisiens, pour un montant de 1 million d’euros. Les prévenus ont demandé à comparaître à une audience ultérieure. Ce sera fin septembre.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Immobilier - France - Escroquerie

Aller plus loin

France : multiplication des plaintes pour escroquerie à la "Samaoui", l’inaction de la police dénoncée

Alors que les plaintes pour vols sous hypnose ou escroquerie à la “Samaoui”, une technique très usitée au Maroc, se multiplient à Roubaix, la police et la justice semblent ne...

Châtellerault : trois Marocains en prison pour escroquerie à la « Samaoui »

Accusés d’avoir escroqué à travers la “Samaoui”, une technique très utilisée au Maroc, trois femmes de Châtellerault en pleine rue, trois Marocains résidant à Bruxelles ont été...

Maroc : les arnaqueurs au "Djin" lourdement condamnés

Le tribunal de première instance de Tinghir a condamné jeudi à 8 ans et 8 mois de prison ferme quatre personnes poursuivies pour escroquerie et fraude dans l’affaire dite «...

L’ex-mari d’une avocate accusée d’une vaste escroquerie en fuite au Maroc

Une avocate, gérante de King Family Lending LLC, un établissement de crédit basé à Newport Beach (Californie) est accusée d’une vaste escroquerie de 10 millions de dollars. Pour...

Ces articles devraient vous intéresser :

Impôts : le Maroc cible les résidences secondaires

Des dizaines de milliers de propriétaires de résidences secondaires au Maroc ont reçu des notifications fiscales de la Trésorerie générale du Royaume, réclamant le paiement d’arriérés de taxe d’habitation et de taxe de propreté.

Aide au logement au Maroc : un programme plébiscité par les MRE

Des Marocains résidant à l’étranger (MRE) ont fortement contribué au succès du programme d’aide directe au logement. En témoigne le nombre de bénéficiaires.

Immobilier au Maroc : l’Etat veut vous obliger à payer les taxes

L’administration des impôts a mis en place une nouvelle mesure pour lutter contre la fraude fiscale dans l’immobilier.

Immobilier au Maroc : bonne nouvelle pour les nouveaux acquéreurs

Des changements ont été opérés pour impacter positivement le secteur de l’immobilier. Le délai prévu dans l’article 573 relatif à l’introduction d’une action en justice pour défaut de garantie n’est plus limité à 365 jours.

Maroc : les revenus d’Airbnb traqués

L’Office des changes vient de lancer une vaste opération d’audit visant les transferts financiers internationaux entre propriétaires et bénéficiaires des locations de biens immobiliers via Airbnb.

Des influenceurs marocains impliqués dans des achats immobiliers illégaux à l’étranger

L’Office des changes a découvert que des influenceurs et créateurs de contenu sur Internet ont des propriétés non déclarées à l’étranger et violent les textes régissant le change.

Les dessous peu reluisants de la location saisonnière au Maroc

Quels sont les problèmes rencontrés par les propriétaires d’appartements destinés à la location temporaire durant l’été, notamment dans les zones touristiques dans le domaine du logement ? Selon les propriétaires, le bien loué est le principal sujet de...

Le Maroc manque de main-d’œuvre

Au Maroc, la pénurie de main-d’œuvre dans le secteur du bâtiment et des travaux publics est un problème réel et généralisé qui pourrait produire un impact négatif sur les grands chantiers ouverts dans le cadre des préparatifs de la coupe du monde de...

Maroc : une nouvelle taxe sur les locations qui fait mal

La récente instauration d’une taxe de 20 % sur les revenus locatifs des propriétaires bailleurs au Maroc visant à simplifier la fiscalité et à élargir l’assiette de l’impôt va produire un impact négatif sur l’immobilier, plus précisément sur les...

Maroc : le casse-tête des projets immobiliers à proximité des aéroports

Le député Mohamed Larbi Merabet a interpelé le ministre des Transports et de la logistique, Mohamed Abdeljalil, au sujet du retard dans le traitement par l’Office national des aéroports (ONDA) des dossiers des projets immobiliers situés à proximité des...