Fnideq : une bombe sociale à retardement ?

3 avril 2024 - 09h00 - Maroc - Ecrit par : P. A

Le Parti du progrès et du socialisme (PPS), l’Union socialiste des forces populaires (USFP), et le Parti socialiste unifié (PSU) ont dénoncé la situation économique délétère à Fnideq, ville frontalière avec Sebta, appelant les autorités locales à mettre en œuvre des projets de développement ambitieux pour relancer l’économie locale.

Depuis la fermeture en octobre 2019 du passage frontalier Bab Sebta, laquelle a mis fin à l’activité de contrebande qui nourrissait de nombreuses familles à Fnideq, ajoutée à la fermeture de la frontière pour raison de crise sanitaire du Covid-19 en mars 2020, la ville est plongée dans une crise économique sans précédent. Face à ce « climat de paralysie économique » aux conséquences dramatiques pour la paix sociale, les trois partis ont tenu à « tirer la sonnette d’alarme ».

Dans un communiqué conjoint, ils dénoncent « l’inefficacité de la plupart des projets et alternatives de développement réalisés récemment sur le territoire de la commune de Fnideq, lesquels ne répondent pas aux aspirations de la population locale ». Les trois formations politiques ont appelé « tous les acteurs, autorités publiques, institutions élues, et autres parties prenantes à adopter une approche de développement globale dans la région, qui mettrait fin à l’atmosphère de mécontentement, de colère et de tension sociale ».

À lire : Concurrente de Sebta, Fnideq a déjà attiré une soixantaine d’entreprises

En février 2021, les habitants de la région avaient organisé plusieurs manifestations pour exprimer leur ras-le-bol face à l’inaction des autorités pour les sortir du marasme économique. Ces mouvements d’humeur ont amené les dirigeants à mettre en œuvre des projets de développement générant des milliers d’emplois.

La morosité économique de la région de Fnideq est la cause principale de l’immigration massive de jeunes résidents de la ville vers Sebta. En juin 2021, des centaines de jeunes originaires de la ville frontalière ont réussi à entrer en masse dans la ville autonome, créant une crise migratoire inédite. De nombreux jeunes Marocains perdent la vie en mer en tentant de rejoindre Sebta. Les trois partis ont critiqué « l’accent mis sur la coopération policière étroite qui ne fait qu’aggraver la situation ».

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Immigration clandestine - Ceuta (Sebta) - Emploi - Fnideq - Parti du Progrès et du Socialisme (PPS) - Union Socialiste des Forces Populaires (USFP) - Parti Socialiste Unifié (PSU) - Jeunesse - Crise économique

Aller plus loin

Concurrente de Sebta, Fnideq a déjà attiré une soixantaine d’entreprises

Depuis la mise en place de la zone d’activités économiques (ZAE), environ 60 commerçants s’y sont installés, bénéficiant de plusieurs avantages comme la facilitation des...

Zone commerciale de Fnideq : un succès au-delà des attentes

Inaugurée en mars 2022, la zone commerciale de Fnideq, destinée à relancer l’activité commerciale à la frontière avec Ceuta, semble tenir ses promesses. C’est du moins ce...

Quand l’ANAPEC « brise le rêve » des jeunes de Fnideq

Des dizaines de demandeurs d’emploi ont manifesté mardi devant le siège de l’Agence nationale pour la promotion de l’emploi et des compétences (ANAPEC) qui a jeté à la poubelle...

Sebta, sans visa pour les Marocains du Nord ?

Le Maroc serait en négociation avec l’Espagne pour qu’elle réactive l’accord d’exemption de visas Schengen aux Marocains résidant dans les villes du nord du royaume afin de leur...

Ces articles devraient vous intéresser :

L’Europe renforce ses sanctions commerciales contre le Maroc

L’Union européenne (UE) affiche sa détermination à utiliser pleinement les instruments de défense commerciale pour protéger son industrie et les emplois qu’elle génère du Maroc.

Lenteur d’Internet au Maroc : les critiques d’un député

Le député Ahmed Abbadi du groupe parlementaire du Parti du progrès et du socialisme (PPS) à la Chambre des représentants a dénoncé le faible débit de la connexion Internet dans plusieurs villes et régions du Maroc, imputant la responsabilité de cette...

Une campagne pousse les jeunes Marocains à prier

De jeunes Marocains ont lancé une campagne numérique pour inciter leur génération à cultiver une vie de prière, soulignant l’importance de celle-ci dans la pratique de leur foi musulmane.

Interdire ou réguler TikTok ? Le Maroc cherche la solution

Menacé d’interdiction aux États-Unis et en Europe, TikTok est de plus en plus décrié dans le monde. Au Maroc, des voix continuent d’appeler à l’interdiction de l’application chinoise. Mais plutôt que de l’interdire, des experts appellent à encadrer son...

Maroc : le débat sur l’interdiction de TikTok s’invite au parlement

Plusieurs députés marocains appellent à l’interdiction de TikTok au Maroc. Ils s’inquiètent de la qualité des contenus publiés sur ce réseau social chinois qui, selon eux, constitue un danger pour la jeunesse.

Ismaïl Alaoui raconte les dessous politiques du putsch avorté contre Hassan II

« Ismaïl Alaoui : La noblesse de la politique, un parcours de vie ». C’est le titre du livre de l’ancien secrétaire général du Parti du progrès et du socialisme (PPS), paru en février dernier. L’auteur y révèle certains secrets sur la tentative de coup...

La Banque mondiale analyse en détail le tourisme marocain

Le tourisme représente environ 7 % du PIB et génère plus de 500 000 emplois directs, soit environ 5 % de la population active marocaine. C’est ce qui ressort du dernier rapport de la banque mondiale sur la situation économique du Maroc.

Au Maroc, un député veut éradiquer la darija francisée

Préoccupé par le phénomène de la darija marocaine francisée et son impact sur l’identité linguistique et culturelle, le député Mohamed Baddou du Parti du Progrès et du Socialisme (PPS) interpelle Mehdi Bensaïd, ministre de la Culture, de la Jeunesse et...

La Police marocaine recrute

La Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) lance une vaste campagne de recrutement pour renforcer ses effectifs. Près de 6 500 postes sont à pourvoir, couvrant une variété de grades et de fonctions au sein de la police nationale.

Les Marocains boudent le statut d’auto-entrepreneur

Malgré les incitations à l’auto-entreprenariat, les chômeurs préfèrent chercher un emploi salarié, révèle Bank Al-Maghrib (BAM) dans un récent rapport.