
Les Marocains sont fixés ce dimanche 10 mars sur le début et la fin du ramadan. Quand commence le mois sacré au Maroc ?
Deuxième religion de France, l’Islam s’achemine enfin vers une légitimation institutionnelle. Le ministre de l’Intérieur français met en place les dispositifs qui préparent l’élection d’une instance qui aura force de loi permettant ainsi de sortir d’une longue période de tergiversations marquées par de nombreuses manipulations et récupérations de nature souvent politicienne au détriment de problèmes concrets que vit une communauté qui ne demande qu’à pratiquer ses rites dans le calme et la sérénité.
Chaque grande fête musulmane donnait lieu en effet à une multitude de problèmes qui ne trouvaient d’issue que dans le désarroi et la confusion faute d’interlocuteur fiable. Une question qui s’est aggravée avec la recrudescence de pratiques de nature ségrégationniste à l’occasion de chaque crise internationale où sont impliqués des pays musulmans. Des clichés gratuits circulaient ainsi sur une religion réduite à des figures médiatiques du genre La religion des pauvres, l’Islam des banlieues.
Plusieurs voies ont réclamé de doter l’Islam d’une institution représentative pour en finir avec les stéréotypes et permettre à l’Islam d’exprimer sa voix par des supports séculiers officialisant son intégration à La République.
Au terme d’un long cheminement, une date a été arrêtée, le 26 mai, pour élire le Conseil français du culte musulman. Tout un travail préparatoire se fait au préalable. Notamment pour déterminer qui participera au vote.
C’est ainsi que 70% des mosquées recensées ont été admises à nommer des délégués. Un tri a été fait au sein des 1600 “lieux” de pratiques religieuses ; des critères ont été établis. Après examen des éventuelles contestations, les listes des lieux de culte habilités à voter, avec le nombre de délégués dont chacun disposera, seront définitivement arrêtées le 21 mars. Le 11 avril, ce sera au tour des listes nominatives de délégués et le 18 avril, celui des listes de candidats aux conseils régionaux et au conseil national.
Le vote aura lieu le même jour pour ces deux niveaux de représentation. Le 26 mai, quelque 3.800 délégués et autant de suppléants répartis dans 25 régions éliront en leur sein 466 délégués régionaux et 150 délégués nationaux. Ils auront en particulier à intervenir comme interlocuteur officiel au nom de la communauté musulmane et auront à défendre des aspects d’ordre pratiques comme la construction des mosquées, les carrés musulmans dans les cimetières, les aumôniers. Sur un plan moral ils auront à défendre la dignité des musulmans contre les diverses diffamations.
Nombre d’observateurs suivent avec intérêt ce nouveau développement susceptible d’éclairer sur les grandes tendances qui traversent l’Islam de France.
Liberation
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