Tunisie : le « big bang » des Marocains

21 décembre 2005 - 08h39 - Economie - Ecrit par : Bladi.net

Attijariwafa Bank et la Banque marocaine pour le commerce extérieur (B.M.C.E.), les deux plus importantes banques au Maroc, viennent de réussir à prendre pied sur le marché tunisien.

2005 est à marquer d’une pierre blanche pour les investissements marocains en Tunisie. En effet, Attijariwafa Bank et la Banque marocaine pour le commerce extérieur (B.M.C.E.), les deux plus importantes banques au Maroc, viennent de réussir à prendre pied sur le marché tunisien quasiment au même moment. La première en rachetant, avec l’espagnole Santander, les parts de l’Etat tunisien dans la Banque du Sud -devenant ainsi le premier investisseur marocain en Tunisie, et la seconde en entrant à hauteur de 50% dans le capital d’Axis, un groupe de conseils et d’études financiers.

Certes, des investissements marocains il y en avait déjà en Tunisie, mais leur nombre était négligeable. Avant la percée d’Attijariwafa Bank et de la B.M.C.E., on ne comptait qu’une dizaine d’entreprises à participation marocaine, principalement dans l’industrie (textile, composants automobiles, meubles de bureau, maroquinerie, plastique).

Le flux d’investissements marocains avait commencé dans les années quatre-vingts. Ainsi, El Mawassir, une entreprise à participation marocaine, spécialisée dans les tuyaux et plaques en amiante-ciment est entrée en production en 1985. La plupart des autres projets ont vu le jour dans les années 90, dans l’industrie textile notamment. Cependant, le flux s’est arrêté en 2000 et il reprend aujourd’hui avec l’arrivée d’Attijariwafa Bank et de la B.M.C.E.

En fait, l’intérêt des opérateurs financiers marocains pour la Tunisie ne date pas d’aujourd’hui. Wafabank a déjà à son actif un premier investissement en Tunisie réalisé dans les années 80 sous la forme d’une prise de participation dans le capital de la Banque internationale arabe de Tunisie (B.I.A.T.), la première banque privée du pays.

La transaction s’est faite suite à un accord entre MM. Mansour Moalla et Abdellatif Bennani, alors présidents directeurs généraux, respectivement de Wafabank et de la B.I.A.T., portant sur des participations croisées entre leurs deux banques. Mais si Wafabank a rapidement finalisé son entrée dans le capital de la première banque privée tunisienne, cette dernière n’a pas pris de participation dans la plus importante banque marocaine. Toutefois, Wafabank s’est rapidement désengagée de la B.I.A.T. en vendant successivement ses droits de souscription puis ses 4% du capital.

Plus récent, l’intérêt de la B.M.C.E. pour la Tunisie a pris la forme d’une offre d’entrée dans le capital d’un opérateur spécialisé dans le capital-risque, mais que ce dernier a rejetée. Finalement, la banque marocaine réussira sa percée à la faveur d’un accord avec MM. Férid Ben Brahim et Ahmed Benghazi, les fondateurs et actionnaires d’Axis, portant sur la cession de 50% du capital.

Toutefois, les banques ayant l’habitude d’entraîner leurs clients dans leur sillage là où elles vont, on peut penser que l’arrivée d’Attijariwafa Bank et de la B.M.C.E. ne manquera pas d’attirer d’autres investisseurs marocains en Tunisie.

Moncef Mahroug - Webmanagercenter.com

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Investissement - Tunisie - Banques

Ces articles devraient vous intéresser :

La Société générale se sépare de sa filiale marocaine

Les négociations sont très avancées pour le rachat par le groupe Saham Finances, fondé et dirigé par l’ancien ministre de l’Industrie et du Commerce, Moulay Hafid Elalamy (MHE) d’une grande partie de la société générale du Maroc.

Quand la rentrée scolaire pousse les Marocains à l’endettement

L’approche de la rentrée scolaire et la fin des vacances d’été riment souvent avec le recours aux prêts bancaires devant permettre aux parents marocains de subvenir aux besoins de leurs enfants. Et, les banques se livrent une concurrence très forte.

Maroc : investissements publics records en 2024

L’investissement public au Maroc devrait s’élever à 335 milliards de dirhams (MMDH) l’année prochaine, d’après la note de présentation du Projet de loi de finances (PLF) 2024. Un effort qui contribuera à améliorer les conditions de vie des populations.

Banques marocaines : Fitch Rating avertit

Les banques marocaines font face à une situation de dégradation de la qualité de leurs prêts, en dépit d’une plus grande sélectivité dans leur octroi, avertit l’agence de notation américaine Fitch Ratings.

Le dirham marocain prend de la valeur par rapport à l’euro

Le dirham s’est apprécié de 0,12% vis-à-vis de l’euro et s’est déprécié de 0,34% face au dollar américain entre le 01 et le 07 février 2024, selon Bank Al-Maghrib (BAM).

Immobilier au Maroc : le marché paralysé

Au Maroc, le secteur de l’immobilier sombre dans un immobilisme paralysant. Et, les défis à relever sont nombreux.

Le dirham se renforce fortement face à l’euro

La devise marocaine s’est appréciée de 0,44% face à l’euro et s’est dépréciée de 0,69% vis-à-vis du dollar américain, au cours de la période allant du 02 au 08 mai. C’est ce que précisent les indicateurs publiés par Bank Al-Maghrib (BAM).

Maroc : les virements bancaires instantanés opérationnels en mai

Annoncée en début d’année pour être effective au premier trimestre, la décision de Bank Al-Maghrib de mettre en place un système de virement bancaire instantané, sera opérationnelle en mai. Il offre plusieurs avantages comme la rapidité des transactions.

Virement instantané au Maroc : gros dilemme des banques

Décrétée début juin pour trois mois, la gratuité du virement interbancaire instantané, une innovation du Bank Al-Maghrib et du Groupement pour un Système interbancaire marocain de télécompensation, va bientôt prendre fin. En attendant, les banques se...

MRE : des milliards qui boostent les banques, mais pas l’économie

Malgré leur hausse continue, les transferts des Marocains résidant à l’étranger (MRE) ne contribuent pas à la croissance économique du Maroc, révèle un récent rapport gouvernemental, notant que la part de ces fonds dédiée à l’investissement reste...