Mondial 2030 : Le Maroc à la traîne en matière de télécoms et c’est inquiétant

Alors que le Maroc qui co-organisera la coupe du monde 2030 aux côtés de l’Espagne et du Portugal s’investit dans le développement des infrastructures sportives, routières, touristiques et des services publics, un défi majeur semble lui échapper : disposer d’une infrastructure de télécommunications solide.

Aux yeux des observateurs, les préparatifs pour la co-organisation par le Maroc du Mondial 2030 ne doivent pas seulement inclure les infrastructures liées aux équipements tels que les stades, les routes, les aéroports et les hôtels, mais ils doivent également s’étendre au secteur des télécommunications, car les infrastructures de l’Espagne et du Portugal « restent plus fortes » comparées à celles du royaume. En témoignent certaines données : le taux de couverture de la fibre optique jusqu’aux domiciles (FTTH) en Espagne et au Portugal est estimé à 84 % alors que ce taux ne dépasse pas 6 % au Maroc. L’Espagne possède 28 câbles (dont 3 sont nouveaux), le Portugal 22 câbles (dont 6 sont nouveaux), tandis que le Maroc n’en a que 6 (dont 2 sont nouveaux) atteignant ses côtes.

Selon l’expert en développement informatique, Hassan Kharjouj, le Mondial 2030 pourrait avoir un impact positif sur le secteur des télécommunications et d’Internet, avec la présentation d’offres à des prix abordables, dont bénéficiera le citoyen marocain. « Ce qui peut être présenté sont quelques données sur les prix et les services, car certaines entreprises espagnoles offrent des services de télécommunications et d’Internet et d’autres liés aux réseaux de télévision numérique, à un prix très raisonnable, permettant au client de bénéficier d’appels illimités et de ’50 gigas’ d’Internet en plus du service 4G avec la possibilité d’introduire une ligne à haute vitesse contenant 300 mégas, tout en obtenant un forfait comprenant 60 chaînes que le citoyen peut regarder gratuitement pendant 6 mois, et tous ces services sont offerts au même prix que celui disponible au Maroc pour un seul service, ce qui montre une grande différence », explique-t-il.

L’expert a fait savoir qu’il est prévu que les trois pays co-organisateurs de la Coupe du monde 2030 offrent des promotions de ventes incitatives à l’approche de l’organisation du tournoi. Le Maroc s’attend à accueillir au moins entre 5 et 7 millions de visiteurs. Si Kharjouj estime que l’infrastructure actuelle suffit pour le nombre de citoyens marocains, il note toutefois que l’organisation d’un événement sportif de grande envergure comme le Mondial 2030 nécessite le développement de l’infrastructure liée aux télécommunications au Maroc – surtout dans les villes où se déroulera la compétition – et l’entrée de nouvelles entreprises sur le marché. « Le cahier des charges de la FIFA confirme la nécessité de disposer d’une infrastructure de télécommunications solide permettant de diffuser les matchs à une large audience avec une haute qualité, et de permettre à tous d’être connectés au réseau Internet », a conclu l’expert.