La plateforme intercontinentale des MRE contre l’exclusion

21 février 2008 - 02h50 - Maroc - Ecrit par : L.A

« Pour une citoyenneté participative effective des MRE » est le thème choisi pour une conférence internationale qui est annoncée à Amsterdam les 19 et 20 janvier. Organisée par la Plateforme intercontinentale des MRE, la conférence entre dans le cadre des rencontres de dialogue organisées à propos de l’immigration marocaine et ses problèmes, selon Jamal Rayane, l’un des organisateurs. Ce dernier livre plus de détails dans cet entretien.

Pourquoi autant de réactions négatives après la nomination des membres du Conseil supérieur de la communauté marocaine à l’étranger ?

Quand on ne travaille pas dans la transparence et quand on exclut des personnes concernées des discussions, c’est logique qu’il y ait des réactions négatives.

Nous, dans la plateforme intercontinentale des MRE et l’opinion publique le savait bien, nous avons envoyé une lettre à SM le Roi avant qu’il n’ait désigné le CCDH en lui demandant qu’il faut une instance qui n’a aucun lien avec les partis politiques pour qu’elle fasse ses consultations concernant la création du Conseil des MRE.

Nous avons accueilli la désignation du CCDH avec un grand optimisme, mais cette institution a choisi en décembre 2006 une partie des MRE et a exclu une autre. Elle a financé Al Monadara et elle n’a pas voulu financier la plateforme pour lancer un débat national que nous avons organisé avec nos propres moyens à Strasbourg en mai 2007.

Le CCDH a commencé les consultations en suivant la politique d’exclusion et nous avons plusieurs fois dénoncé cette méthode. Les membres de la commission des experts ont fait de mauvais calculs en pensant que la communauté marocaine à l’étranger ne s’intéresse pas à la vie politique marocaine.

La Plateforme intercontinentale des MRE est présente en Europe, en Amérique, dans les pays arabes, en Afrique et en Malaisie. Pourtant, elle été exclue à la fois des consultations organisées par le CCDH... Nous nous attendions, en effet, à un Conseil des MRE comprenant toutes les couches sociales et tous les courants politiques et religieux. L’avis qui est donné au Roi, est un avis qui est basé sur des études et des données fausses. Il y a aussi un complot du silence.

La nomination n’est pas faite sur la base du discours royal du 6 novembre 2007. Je vous donne un exemple de la Hollande. Il y a trois membres nommés qui appartiennent à un petit centre qui n’est pas connu sur le terrain des activités dans ce pays où nous avons plus de 300 ONG. Le président était membre de la commission des experts du CCDH.

Vous avez appelé à l’organisation d’une conférence internationale, quels en sont les objectifs ?

Nous, à la Plateforme intercontinentale des MRE, avons attiré l’attention et mis en garde et ce, depuis le début des consultations mises en place par le CCDH, contre les exclusions dont ont été victimes les vraies associations et les vrais acteurs associatifs. Car, le problème de la migration est très diversifié et exige que l’on associe tout le monde, en vue de proposer des solutions. La liste des 35 qui a été publiée ne respecte pas les normes et conditions énumérées lors du discours royal...

Nous avons invité à notre conférence le Président Driss El Yazami et le secrétaire général Abdellah Boussouf. Nous souhaitons sortir avec une feuille de route pour les MRE pour qu’il y ait de la transparence dans la relation de l’Etat marocain avec ses citoyens de l’étranger pour trouver un consensus après la création du Conseil...

Vous attendez-vous à une forte participation de MRE à cette conférence ? Avez-vous reçu des confirmations ?

Je pense qu’il y aura une forte participation à cette conférence et nous avons reçu plus de 50 confirmations alors que nous sommes à dix jours de la conférence.

N’envisageriez-vous pas d’ouvrir des pourparlers avec les membres désignés ou opteriez-vous pour le boycott ?

Nous n’avons pas un problème avec les membres désignés, nous avons un problème avec les responsables qui ont proposé cette liste sans se référer au discours royal du 6 novembre 2007. Le Conseil n’est pas un club d’experts, mais doit au moins réunir un groupe de personnes qui sont actifs dans les rangs des ONG actives des MRE...

Nous avons milité pour avoir notre citoyenneté marocaine et le Conseil des MRE est un résultat de notre militantisme. Nous voulons qu’il soit représentatif et élu d’une manière démocratique.

Je ne pense pas que ce Conseil aura la légitimité de la communauté marocaine à l’étranger. Si ses membres sont des personnes qui respectent le vœu de cette communauté, ils vont accélérer la procédure pour qu’il y ait une élection d’un Conseil des MRE d’ici deux ans, au lieu des 4 ans prévus. Ils ont le droit de présenter une demande au Roi pour qu’il diminue la période. Le boycott n’est pas une méthode démocratique.

Source : Le Reporter - Mohamed Zainabi

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