En juin 2020, le groupe américain Mosaic, concurrent du groupe marocain OCP, accusant ce dernier de mettre sur le marché des produits « subventionnés », a porté plainte contre lui devant le département du Commerce américain (USDC) et la Commission américaine du commerce international pour concurrence déloyale, rapporte Jeune Afrique. La décision de l’USDC vient de tomber. Elle oblige le groupe marocain OCP à payer une taxe de 19,97 % sur ses importations d’engrais aux États-Unis, un peu moins que EuroChem (47,05 %) et légèrement plus que PhosAgro (9,19 %), deux groupes russes également dans le viseur de Mosaic.
Le groupe marocain OCP, dirigé par Mostafa Terrab, ne se reconnait pas dans les accusations portées contre lui. Toutefois, il a pris acte de la décision du département, mais a conditionné sa mise en application à l’établissement, par la Commission américaine du commerce international, de la preuve du préjudice subi par le groupe Mosaic. La décision finale est attendue le 25 mars.
Pour le groupe marocain, cette décision n’entache pas la qualité de ses relations commerciales avec les États-Unis. « OCP continue de coopérer avec les agences américaines et est fermement décidé à demeurer un partenaire fiable pour les agriculteurs américains », a fait savoir le géant marocain. De son côté, Mosaic a salué la décision du département américain, indiquant que si cette taxation à appliquer au groupe marocain se confirmait, elle s’appliquerait pendant au moins cinq ans.
Selon l’agence de notation Fitch, le Maroc était en 2019, le premier exportateur d’engrais phosphatés (MAP et DAP) aux États-Unis, avec 60 % des importations, suivi de la Russie avec 25 %.