Concours d’avocat : profond désaccord au sein de la profession

9 janvier 2023 - 22h40 - Maroc - Ecrit par : P. A

La polémique liée au concours d’accès à la profession d’avocat a fini par diviser le corps des avocats, dont certains défendent le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, et son département contre tout « favoritisme » tandis que d’autres appellent à l’annulation des résultats de ce concours et à l’organisation d’un nouveau.

Dans un communiqué publié à l’issue d’une réunion d’urgence tenue à ce sujet, l’Association des barreaux du Maroc (ABM) a dénoncé les « réactions injustifiées qui dépassent les limites du droit légitime de manifester, et s’écartent des voies légales et administratives possibles, pour nuire, abuser et diffamer les candidats(es) ayant réussi et leurs familles, ainsi que les institutions concernées encadrant l’examen ». Pour l’Association, il n’est pas bienséant « de profiter de l’examen d’aptitude à l’exercice de la profession d’avocat pour relancer la campagne de ciblage de la profession d’avocat et la poursuite des accusations gratuites contre les institutions professionnelles tout en remettant en cause leur crédibilité ».

À lire : Après ses propos «  provocateurs  », Abdellatif Ouahbi présente ses excuses aux Marocains

Au terme d’une réunion d’urgence tenue samedi, le Syndicat national de la justice, pour sa part, a souligné qu’« il n’y a pas eu de fuite ou de fraude pendant la période de l’examen écrit », répondant aux « accusations » du Syndicat des avocats du Maroc selon lesquelles les questions de l’examen avaient fuité et des « opérations frauduleuses » ont été enregistrées dans certains centres d’examen. Selon le syndicat national de la justice, affilié à la Confédération démocratique du travail (CDT), le faible taux de réussite à cet examen (2 % des candidats inscrits) est la preuve « qu’il n’y a pas de fuite ni de triche », félicitant par ailleurs les employés du ministère de la Justice ayant pris part à la surveillance des candidats, qu’il considère comme « des acteurs les plus honorables et les plus propres de l’établissement judiciaire ».

À lire : Abdellatif Ouahbi fait le ménage au sein de son ministère

« Ce qui circule dans les médias concernant la fuite de l’examen écrit d’accès à la profession d’avocat, et les opérations de fraude qu’ont connu certains centres d’examen, est documenté, publié et largement diffusé sur les réseaux sociaux », explique l’Ordre des avocats du Maroc, appelant à l’annulation des résultats de l’examen et l’organisation d’un nouveau concours. Une position critiquée par le Syndicat national de la justice qui a accusé l’Ordre de faire des magistrats « un bouc émissaire pour sortir de la crise de l’examen », de même que ceux qui condamnent « les employés de la justice de fuites et de facilitation de fraude » dans cet examen.

À l’évidence, le corps des avocats est divisé sur le sujet. La version du ministre Abdellatif Ouahbi sur ce scandale concernant les résultats de l’examen écrit d’accès à la profession d’avocat est aussi très attendue.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Droits et Justice - Abdellatif Ouahbi

Aller plus loin

Après ses propos «  provocateurs  », Abdellatif Ouahbi présente ses excuses aux Marocains

Le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, a présenté ses excuses aux Marocains pour sa déclaration au sujet de la révision des résultats d’un concours d’accès à la...

Maroc : 79 avocats sanctionnés en 2021

Dans son rapport annuel sur le fonctionnement et la mise en œuvre de la politique pénale, le ministère public attire l’attention sur la non-application des sanctions prononcées...

Abdellatif Ouahbi fait le ménage au sein de son ministère

Le ministre de la Justice Abdellatif Ouahbi s’apprêterait à révoquer plusieurs responsables, pour la plupart affiliés au PJD, en fonction dans son département. Ils sont...

Ces articles devraient vous intéresser :

Maroc : des biens et des comptes bancaires de parlementaires saisis

Au Maroc, les parquets des tribunaux de première instance ont commencé à transmettre aux nouvelles chambres chargées des crimes de blanchiment d’argent les dossiers des présidents de commune et des parlementaires condamnés pour dilapidation et...

Au Maroc, le mariage des mineures persiste malgré la loi

Le mariage des mineures prend des proportions alarmantes au Maroc. En 2021, 19 000 cas ont été enregistrés, contre 12 000 l’année précédente.

Après ses propos «  provocateurs  », Abdellatif Ouahbi présente ses excuses aux Marocains

Le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, a présenté ses excuses aux Marocains pour sa déclaration au sujet de la révision des résultats d’un concours d’accès à la profession d’avocat, indiquant qu’une telle action créerait une mauvaise jurisprudence.

Mohamed Ihattaren rattrapé par la justice

Selon un média néerlandais, Mohamed Ihattaren aurait des démêlés avec la justice. Le joueur d’origine marocaine serait poursuivi pour agression et tentative d’incitation à la menace.

Vers une révolution des droits des femmes au Maroc ?

Le gouvernement marocain s’apprête à modifier le Code de la famille ou Moudawana pour promouvoir une égalité entre l’homme et la femme et davantage garantir les droits des femmes et des enfants.

Réforme du Code de la famille au Maroc : Abdelilah Benkirane menace

Le secrétaire général du PJD, Abdelilah Benkirane, relance le débat sur la réforme de la Moudawana et du Code pénal, en promettant des actions fortes si le ministre de la Justice y introduit des amendements qui portent atteinte à la cellule familiale.

Corruption : Rachid M’barki reconnaît les faits

Après avoir juré, sous serment, en mars dernier devant la commission d’enquête parlementaire sur les ingérences étrangères, n’avoir jamais perçu de rémunération occulte en contrepartie de la diffusion d’informations erronées ou très orientées pour...

Les cafés et restaurants menacés de poursuites judiciaires

Face au refus de nombreux propriétaires de cafés et restaurants de payer les droits d’auteur pour l’exploitation d’œuvres littéraires et artistiques, l’association professionnelle entend saisir la justice.

Enfants hors mariage : « la fête d’une nuit est à payer pendant 21 ans »

Comme pour les couples mariés, les enfants nés hors mariage au Maroc seront pris en charge par les parents. Une disposition est prévue dans le nouveau Code pénal pour reconnaitre leur droit, a annoncé le ministre de la Justice Abdellatif Ouhabi.

Une famille marocaine au tribunal de Beauvais pour un mariage blanc

Une famille marocaine est jugée devant le tribunal de Beauvais pour association de malfaiteurs dans le but d’organiser un mariage blanc. Le verdict est attendu le 12 janvier 2023.