Omar, gravement malade, bloqué avec sa mère dans un centre aux Îles Canaries

18 avril 2021 - 11h20 - Maroc - Ecrit par : P. A

Omar, 13 ans, est un Marocain qui souffre de paralysie cérébrale et d’épilepsie. Depuis cinq mois, il vit des conditions difficiles avec sa mère, Mbarka, qui l’a emmené à Lanzarote aux Îles Canaries pour suivre des soins. Les deux sont bloqués dans un centre de Santa Cruz de Tenerife géré par la Croix-Rouge.

Omar est arrivé 24 novembre à Órzola, en compagnie de sa mère, Mbarka, en provenance de Sidi Ifni. À sa descente, le jeune Marocain qui faisait une crise d’angoisse, a été conduit à l’hôpital où il a passé la nuit, avant de se retrouver avec sa mère, à passer quatre mois dans un complexe touristique aménagé en espace d’accueil, puis un mois dans une station balnéaire de Santa Cruz de Tenerife transformée en un centre de prise en charge des personnes vulnérables par la Croix-Rouge. Sa mère, Mbarka, se bat pour obtenir l’autorisation de voyager de Lanzarote à Ténérife avec son fils.

Depuis son arrivée aux Îles Canaries, Omar a déjà fait sept crises d’épilepsie. Les rapports médicaux indiquent qu’il est né avec une paralysie cérébrale et qu’il développe un syndrome épileptique. Sa mère lui a fait suivre plusieurs traitements dans différentes régions du Maroc, sans succès. Mais ce dont elle est sûre, c’est que son fils, en plus des médicaments, a besoin de stabilité pour guérir. « Omar a besoin de stabilité, et ici, il n’en a pas. C’est comme une prison  », déclare-t-elle.

« Je ne suis pas venue ici pour être enfermée, mais pour travailler et aider mon fils et ma mère à sortir de la misère.  », précise Mbarka, soulignant qu’au Maroc, elle dépensait 5 000 à 7 000 dirhams pour chaque visite chez le médecin. La mère d’Omar dénonce aussi les mauvaises conditions dans lesquelles elle et son fils vivent depuis un mois, déplorant la mauvaise qualité de la nourriture servie en petite quantité. Mais elle rassure que la Croix-Rouge leur fournit tous les médicaments dont ils ont besoin.

De l’avis des spécialistes consultés, « les enfants comme Omar doivent être traités grâce à la physiothérapie. Ils en ont besoin toute leur vie ». Selon l’ergothérapeute Ianire Vidorreta Camacho, le mineur présente non seulement des difficultés physiques mais aussi cognitives. « D’une part, il faudrait qu’on lui explique où il est, pourquoi il est là et combien de temps il va rester sur place. De l’autre, il devrait avoir des outils pour lui permettre de communiquer et d’exprimer ses sentiments », explique le spécialiste qui souligne que « la stabilité est essentielle, avec un contrôle médical adapté ».

Mbarka ne désespère pas. Elle compte se battre de toutes ses forces pour sortir son fils de ce centre et lui faire prodiguer des soins adéquats.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Immigration clandestine - Iles Canaries - MRE

Aller plus loin

L’insalubrité dans les centres d’accueil affecte la santé des migrants

Le mauvais accueil et l’insalubrité des centres de migrants exposent ces derniers à des maladies diverses et à des problèmes psychologiques. C’est ce que révèle un rapport...

Tétouan : une aide humanitaire pour sauver le jeune Bilal

La famille du jeune Bilal, qui souffre d’une maladie aux pieds et aux mains et qui l’empêche de se déplacer, a cherché en vain de le faire soigner à Ceuta, avant la fermeture de...

Une MRE d’Italie au chevet de son fils, migrant aux îles Canaries

Fatima, une Marocaine résidant en Italie, s’est portée au chevet de son fils qui a failli perdre la vie en mer après avoir embarqué sur un bateau en direction de Gran Canaria.

Sebta : des "couloirs humanitaires" pour faciliter le retour des Marocains bloqués

Les autorités de l’enclave espagnole Sebta, envisagent d’ouvrir des "couloirs humanitaires" avec le Maroc, afin de faciliter le retour au pays des Marocains bloqués dans la ville.

Ces articles devraient vous intéresser :

Maroc : des changements majeurs pour les MRE en matière de droit de la famille

Le Maroc a décidé d’alléger considérablement les procédures administratives en matière du Droit de la famille, notamment le mariage, le divorce et l’état civil en faveur des Marocains résidant à l’étranger (MRE).

La justice espagnole sépare une famille marocaine : Nasser Bourita réagit

Suite à la décision de la justice espagnole de retirer la garde des enfants à une famille marocaine établie dans le nord du pays, le ministère des Affaires étrangères a tenu à commenter cette décision et fournir quelques détails.

Marhaba 2023 : un centre d’accueil dédié aux Marocains de l’étranger inauguré à Rabat

Dans le cadre de l’opération Marhaba 2023, la Fondation Hassan II pour les Marocains résidant à l’étranger a inauguré un centre d’accueil à Rabat.

Entre droits des MRE et échange de renseignements fiscaux : le dilemme du gouvernement marocain

Le gouvernement d’Akhannouch revient sur les deux projets de loi sur l’échange de renseignements fiscaux et de données des Marocains résidant à l’étranger (MRE). Par la voix de son porte-parole, Mustapha Baïtas, il rassure une fois de plus les MRE.

L’inclusion des MRE à l’aide au logement passe mal

Les Marocains résidant à l’étranger (MRE) peuvent bénéficier de l’aide directe au logement au même titre que les Marocains résidant au Maroc, ce qui n’est pas du goût de bon nombre d’internautes. Certains d’entre eux n’hésitent pas à appeler à...

Marocains du monde : est-il interdit d’introduire des médicaments au Maroc ?

Les services de la Douane marocaine interdisent l’introduction au Maroc de médicaments, sauf pour les besoins personnels. A cet effet, certaines dispositions doivent scrupuleusement être respectées.

Match Maroc-France : difficile pour les binationaux de faire un choix

La qualification du Maroc et de la France pour la demi-finale de la coupe du monde au Qatar est une joie pour les Franco-marocains. Certains parmi eux ont encore du mal à réaliser la surprenante ascension de l’équipe marocaine, véritable surprise de...

Un MRE peut-il prêter sa voiture au Maroc ?

Très souvent quand ils sont le Maroc, des proches ou des amis sollicitent les MRE pour le prêt de leur voiture immatriculée à l’étranger. La douane marocaine est assez stricte là-dessus.

Les transferts de fonds des MRE augmentent de 46,3 % à fin janvier 2023

Les transferts de fonds effectués par les Marocains résidant à l’étranger (MRE) ont connu une hausse significative de 46,3 % à fin janvier 2023, atteignant plus de 9,22 milliards de dirhams, selon les données publiées par l’Office des changes. Cette...

Plaintes de MRE : 96 % de satisfaction selon le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire

En 2022, le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire (CSPJ) a traité près de 96 % des doléances présentées par les Marocains résidant à l’étranger (MRE), selon un rapport de l’institution. Sur un total de 527 plaintes déposées, 505 ont été traitées par...