"Cela fait plus de trois mois que nous sommes coincés. On ne peut pas sortir ; on est comme en prison". C’est en ces termes que Youssef, un Belge bloqué au Maroc, présentait la situation, après plusieurs vols de rapatriement ayant permis le retour en Belgique de 3 000 personnes.
Venu à Casablanca pour rendre visite à sa famille qu’il n’avait pas vue depuis deux ans, le jeune homme âgé de 23 ans, s’est vu bloqué au Maroc en raison de la crise sanitaire mondiale qui a contraint tous les pays au confinement, rapporte RTL Info.
Philippe Goffin, ministre des Affaires étrangères avait entrepris des négociations avec ses homologues marocains pour le rapatriement des Belges coincés au Maroc qui avait fermé ses frontières depuis mars. Selon un compromis, un retour en Belgique était possible pour des raisons liées à la santé, à la séparation familiale, ou à une situation socio-économique ou professionnelle.
Youssef s’est alors inscrit pour son rapatriement, avançant qu’il avait une promesse d’embauche en Belgique. Mais cela n’a pas prospéré. Il a ensuite cherché à contacter l’ambassade, sans succès, précise la même source.
Les frais d’électricité, de loyer, d’abonnement téléphonique en Belgique commencent à s’accumuler pour Youssef, sans travail et sans argent.
Après le dernier vol de rapatriement le 15 mai, le ministère des Affaires étrangères invite les Belges coincés au Maroc à la patience, le déconfinement ayant démarré dans certains pays. Malheureusement au Maroc, la situation empirait et les autorités avaient prolongé l’état d’urgence sanitaire, au grand dam de Youssef : "On est obligé d’avoir une attestation pour sortir et nous ne l’avons pas malheureusement… Nous sommes en prison depuis plus de trois mois", a déclaré Youssef.
De négociation en négociation, il a été décidé du rapatriement via des vols commerciaux « facilités », malgré la fermeture des frontières. Dans ce sens, les Belges bloqués au Maroc sont invités à s’inscrire via un formulaire sur le site de l’Ambassade de Belgique à Rabat. Ils sont ensuite rapatriés via les vols effectués par l’opérateur privé TUI Fly deux fois par semaine vers Bruxelles en provenance de Casablanca.
Contacté par l’ambassade le 14 juin, Youssef a finalement pris son vol de retour en Belgique le 16 juin. À sa descente, il a été mis en quarantaine de 14 jours pour des raisons de sécurité. Mais plusieurs Belges restent encore bloqués dans le royaume, déplore-t-il.