L’enfant prodige de la chanson marocaine des sixties. L’idole des foules et le chanteur compositeur, à la voix suave, charme autant que le flegme charismatique qu’il dégage. Un regard brillant, propre à ces êtres rêveurs, insatisfaits de leur parcours et désirant prouver aux autres, se prouver à eux-même, que le talent qu’ils dégagent n’est pas prêt à s’alanguir de sitôt.
Qu’aurait-il répondu, le petit Younes, si on lui avait demandé que feras-tu quand tu seras plus grand ? Il n’aurait certainement pas hésité à désigner la musique comme le monde idéal dans lequel il aimerait évoluer. Au pire des hésitations, il aurait rajouté l’univers du septième art qui lui permettrait de se confronter à de nouvelles expériences et à lire des scénarios de films et les accompagner par des compositions musicales originelles.
À Marrakech, il s’est mêlé à la foule, le même regard brillant et le même sourire avenant. Des fans, il en compte toujours. Ceux qui fredonnent encore le classique increvable, Di-ram-dam, de la famille Megri : Hassan, Mahmoud, Jalila et Younes. Plus tard en solo, il se fraye son propre chemin et signe des titres aussi légendaires que modernes. Ya M’raya, Anti Al Sabab, Ya ma, Mesquine, Lili Touil...Ce dernier succès est piraté par les Bonney.M. Mais Younès a eu gain de cause auprès des tribunaux de Paris. Depuis, la légende de Younès est sur toutes les bouches.
Le succès de cette période est tout simplement retentissant. En 1971 le jeune musicien se distingue dans un concours de chant pour jeune et signe un contrat avec la firme Polydor. Son album obtient le disque d’Or dans les pays du Maghreb, le Liban, l’Iraq, la France et la Belgique.
Peut-être bientôt. Younès Megri compte sortir un nouveau CD. Il comprendra d’anciennes chansons et d’autres nouvelles pour répondre à la demande pressante des amis et des fans.
Mélomane averti, il reproche à la musique marocaine l’étroitesse de son champ de manœuvre et dénonce la politique de gestion de la création musicale. L’idéal serait de libérer le monde de la musique, c’est ça qui donne le recul, qui donne un élan et une richesse aux chansons qu’on interprète. “Notre musique est mal servie. Il n’y a pas de compétition réelle qui fait que nos artistes se défoncent pour donner le meilleur d’eux. Mais je reste toujours confiant en l’avenir. Ce ne sont pas les décisions des politicards qui freineront nos asprirations de création. Je crois aux hommes.”
Marco-Hebdo
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