Yassine Bouzrou menacé de mort par l’extrême droite
Yassine Bouzrou figure sur la liste des cinq nouvelles personnalités « à éliminer », publié lundi par le site d’ultradroite « Réseau libre ». L’avocat parisien d’origine...
Yassine Bouzrou - Photo : Le Parisien
Le Conseil national des barreaux a annoncé, le mercredi 20 février, entamer une démarche de signalement auprès du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA), après la diffusion sur LCI, d’une chronique sur la carrière de l’avocat Yassine Bouzrou. L’avocat pénaliste, chargé de la défense de Piotr Pavlenski, a été présenté, affublé d’un bonnet d’âne, dans l’émission "Le Club Le Chatelier" de la chaîne d’information.
Yassine Bouzrou n’est autre que le pénaliste chargé, depuis mardi, de la défense de Piotr Pavlenski, mis en examen pour son implication dans la diffusion des vidéos intimes de Benjamin Griveaux.
La chronique, objet de dénonciation, aussi bien du conseil national des barreaux, que de Me Bouzrou, a été consacrée dans sa première partie à la jeunesse de l’avocat. "Né d’une famille marocaine extrêmement modeste", Yassine Bouzrou aurait " enchaîné les déboires scolaires en changeant par trois fois d’établissements, entre le collège et le lycée". Le portrait est illustré par une animation montrant un personnage au visage de Me Bouzrou, affublé d’un bonnet d’âne. Elle a été relayée plusieurs milliers de fois sur Twitter, rapporte lemonde.fr.
Quant à la seconde partie de la chronique, elle est revenue sur le début de carrière de l’avocat pénaliste, sa découverte des grands procès auprès de deux ténors du barreau parisien, Jean-Yves Liénart et Yves Le Borgne, ainsi que ses affaires les plus médiatisées comme les dossiers de violences policières et la défense de Tariq Ramadan. "Il se fait vite connaître comme l’avocat qui ne laisse rien passer", affirme la journaliste de LCI. "Merci au service infographie qui nous a gâtés cet après-midi", lance la présentatrice de l’émission, à la fin de la chronique.
Devant les commentaires des personnes choquées qui ont inondé la toile, la chaîne a présenté des excuses lors de l’émission. Dès la prise d’antenne, à 14 heures, la présentatrice, Valentine Desjeunes, a présenté les excuses de la chaîne pour la forme, les illustrations qui seraient "maladroites et ont pu sembler peu respectueuses".
Elle a rassuré que l’intention n’était pas de nuire, mais de présenter le parcours élogieux et singulier d’un avocat sous le feu des projecteurs en ce moment. "Alors encore une fois, la forme n’était pas la bonne, nous tenions à vous le dire aujourd’hui", a-t-elle déclaré. Quelques heures avant ces excuses, la directrice de la rédaction de LCI, Valérie Nataf, avait réagi, en présentant des excuses "à tous ceux qui s’offusquent du portrait fait de l’avocat sur la chaîne".
"Un avocat ne se définit pas que par son parcours scolaire, son origine sociale ou familiale. La robe fait écran à tout cela. Dommage que l’écran et ceux qui l’animent l’oublient", avait commenté, de son côté, Christiane Féral-Schuhl, en annonçant vouloir saisir le CSA.
Le barreau de Paris n’a pas confirmé à Le Monde avoir saisi le Conseil supérieur de l’audiovisuel, mais avait expliqué dans un tweet "s’associer au CNB dans sa démarche".
Aller plus loin
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