Hisham et son père
« Je suis arrivé au bout de mes capacités. J’ai pris conscience que c’est moi que je mettais en danger. Je ne dormais plus, je ne mangeais plus, je ne travaillais plus. J’ai fermé ma société il y a trois ans », raconte au journal Le Parisien Hisham. Avant sa disparition de son appartement de Champigny, ce père âgé de 78 ans, présentait des signes de la maladie d’Alzheimer.
Publication de milliers d’affiches, envoie de messages sur tous les réseaux sociaux… Hisham a tout fait pour retrouver son père. Sans succès. Il lui est même arrivé d’avoir affaire à des plaisantins, des « gens de bonne foi mais pas du tout physionomistes » ou encore des escrocs. « C’était juste avant l’hiver, se souvient-il. Des gens m’ont appelé du Maroc. Ils m’ont dit on sait où est votre père. Il était censé se trouver chez une famille. Mais je devais évidemment graisser la patte à cette famille. Bref, il fallait que je leur envoie de l’argent… »
En désespoir de cause, il a récemment envoyé un message sur sa page Facebook, dans lequel il s’adresse à son père. « Oui papa l’humain est bizarre, il est égoïste, égocentré et cruel, mais heureusement, il est bon la plupart du temps », écrit-il. Même si ses recherches demeurent jusque-là infructueuses, elles lui ont toutefois permis de mieux connaître son père. « Je me suis retrouvé à des endroits où il a pu habiter. J’ai reçu d’autres photos de lui. Il appartient à cette génération d’immigrés qui n’était pas très communicante. Quand j’en parle maintenant à des repas de famille, pas mal de gens restent bloqués », confie Hisham.
Désormais, il s’investit moins dans les recherches. Il mène une action en direction de l’Assemblée nationale afin que les recherches soient enfin coordonnées, fait savoir la même source. Toujours est-il qu’il ne peut pas porter le deuil. « Je n’y arrive pas. Je vis avec l’idée qu’il ne faut pas avoir de remords », dit-il.