Au volant de voitures franchement luxueuses, des jeunes à peine sortis de l’adolescence -par l’âge beaucoup plus que par le comportement- ont dû réveiller les jalousies des voisins et copains du quartier qui rêvent de vivre de l’autre côté de la Méditerranée.
Ces derniers ont pu ressentir cette “exhibition” comme une insulte à leur pauvreté, à leur oisiveté. C’est plus que certain, cette “agression” a ravivé chez beaucoup l’envie de traverser l’océan. Car que symbolisent aux yeux d’un jeune chômeur, qui n’a pas de moyens de subsistance, des bolides aussi luxueux, des vêtements et une coupe de cheveux branchés ? Si ce n’est la réussite, en tout cas, l’argent. Une “provocation” qui poussera sans doute les plus téméraires à essayer les pateras. Déjà, quand la première génération d’émigrés rentrait au pays avec sa camionnette remplie de cadeaux pour la famille, cela faisait rêver les voisins. Maintenant que de jeunes MRE s’essayent aux décapotables, au jet-ski et consomment à tour de bras, le rêve s’est transformé en rage de vivre.
Mais le plus étonnant c’est que, cette année, a émergé une nouvelle catégorie de jaloux : ceux qui ont une situation -et souvent enviable- mais qui pestent contre la vie qu’ils mènent. Les méchancetés proférées ici et là contre ces MRE attestent d’un réel malaise qui gagne les jeunes et moins jeunes. Nos MRE, plutôt leurs apparats de vacances, ne sont ici que la goutte qui fait déborder le vase. Alors que faut-il faire pour tous ces jaloux-envieux ? Empêcher les émigrés de rentrer chez eux ? leur confisquer leurs “bijoux” à la frontière ou développer le pays pour que tout le monde y trouve son compte ?
Hakima EL MARIKY pour l’économiste