Au Maroc, des ajustements ont été apportés à l’Impôt sur les sociétés (IS) et l’Impôt sur le revenu (IR) dans le cadre de la Loi de finances 2024.
Dès qu’il a été lancé par le président français Nicolas Sarkozy, le projet d’Union méditerranéenne (UM) a fait couler beaucoup d’encre. Ce projet défini par Sarkozy comme « union politique, économique et culturelle » et présenté comme solution pour rompre avec le cercle de haine qui déchire la Méditerranée depuis quinze siècles, a suscité beaucoup de débats sur les differentes problématiques qu’il pose. Ce projet entend-il instaurer une union de la Méditerranée ou pour la Méditerranée ? Est-ce un projet qui vise à se substituer aux initiatives existantes ou bien vient-il en complémentarité de ces dernières ? Comment fonctionnera cette union et d’où tirera-t-elle son financement ? Et quels Etats envisage-t-elle d’enrôler ?
C’est pour débattre de ces questions que l’Institut marocain des relations internationales (Imri) organise une série de conférences dont la première s’est déroulée le samedi 26 janvier à Casablanca et qui a été consacrée à la présentation du projet de l’Union méditerranéenne. Une occasion de jeter des points de lumière sur les différentes facettes du projet.
L’idée de l’Union méditerranéenne a été lancée pendant la campagne électorale de Sarkozy, qui, par opportunisme, a su attirer l’attention du monde dans un contexte géopolitique marqué par une perte d’influence de la France.
Depuis, le président français a tout fait pour vendre son projet.
Dans son fameux discours de Tanger du 23 octobre, Sarkozy a insisté sur le fait que « l’Union méditerranéenne doit être construite sur une volonté politique ».
Jawad Kerdoudi, président de l’Imri souligne que cette déclaration sous-entend que « l’Union ne doit être imposée à personne, qu’elle doit être basée sur l’égalité et que son organisation, son fonctionnement et ses compétences seront définis d’un commun accord entre les futures membres ».
Du même avis, Belkacem Boutayeb, membre de l’Imri, qui insiste sur le fait que « le projet doit être effectué entre partenaires majeurs et responsables » avant de constater « la disparité dans les volontés politiques sur les deux rives de la Mediterranée ». D’un autre côté, l’UM doit être construite également sur le plan économique. Car, comme le remarque le président de l’Imri : « Un écart de développement économique considérable existe entre les deux rives du bassin mediterranéen ».
L’Union est aussi culturelle et a pour objectifs l’éradication de l’analphabétisme dans les pays du sud, le développement de la qualité de l’enseignement et la promotion des échanges culturels pour une meilleure connaissance réciproque.
Concernant le fonctionnement de l’UM, « l’Union mediterranéenne s’inscrit dans une logique de complémentarité dans la mesure ou elle repose sur trois éléments : non duplication des institutions existantes, maintien du lien avec l’UE et une sorte d’union à géométrie variable » souligne Mustapha Sehimi, membre de l’Imri.
En marge de cette conférence,des problématiques ont été dégagées en vue d’être étudiées en détail par des groupes d’experts constitués à cet effet.
Un rapport relatant les conclusions de ces études approfondies sera présenté au ministère des Affaires étrangères avant le 13 juillet. Date de la réunion des chefs d’Etats et de gouvernements riverains, prévue à paris.
La position du Maroc
« Le Maroc, déjà très impliqué dans le partenariat européen à travers l’accord d’association de 1996 et d’adhésion à la politique européenne de voisinage, a émis officiellement un avis favorable au projet d’Union méditerranéenne » a affirmé Jawad Kerdoudi. En revanche, « le Maroc n’est pas aussi enthousiaste qu’il le paraît. Il a réservé au projet un accueil positif mais sourcilleux » car, selon Sehimi, « le Maroc dispose d’un statut privilégié vis-à-vis de l’UE et risque de le perdre en se diluant dans l’UM ».
L’Economiste - Mohamed Ali Mrabi