« Une Union pour la Méditerranée, pour quoi faire et comment ? », c’est le thème du Forum de Paris qui se tiendra du 28 au 30 mars à Paris. Décideurs politiques, chefs d’entreprise, intellectuels et journalistes sont invités à une large réflexion sur ce projet, cher au président français Nicolas Sarkozy. Le gotha des affaires et du monde politique du pourtour méditerranéen est invité à participer à une réflexion autour de ce thème. Parmi lesquels figurent du côté marocain : André Azoulay, Habib El Malki, Taïeb Fassi Fihri et Touria Jabrane… pour ne citer qu’eux.
D’autres personnalités des deux rives nord et sud sont également conviées. Il s’agit notamment de Bernard Kouchner, ministre français des Affaires étrangères, Dominique Strauss-Kahn, DG du FMI, Romano Prodi, Premier ministre italien… Le monde des affaires n’est pas en reste. De grosses pointures, comme Carlos Ghosn, président de Renault-Nissan ou encore Michel Pébereau (PDG de BNP Paribas) seront également présentes.
Tout ce beau monde discutera durant trois jours le projet de l’Union pour la Méditerranée. La possibilité de doter l’union d’institutions sera abordée, même si certains pays n’approuvent pas cette idée. En effet, pour les pays européens qui ne font pas partie de l’espace méditerranéen (notamment les pays de l’Europe de l’Est), cette union risque de faire de l’ombre à l’UE et pourra contribuer à créer un climat de discorde.
Ils considèrent également que ce projet est trop ambitieux eu égard des disparités nord/sud et la quasi-absence de relations économiques entre les Etats du sud.
Outre ce thème, les débats seront centrés sur la question des flux migratoires, l’aménagement du territoire, la sécurité, la démocratie, l’énergie et l’environnement.
La question des flux migratoires est l’une des questions les plus difficiles et les plus tragiques que les États riverains ont à traiter. Cette situation sera abordée afin d’avoir une vision méditerranéenne de la régulation des flux migratoires tenant compte des besoins des pays d’émigration et d’immigration.
La politique de la ville et l’aménagement du territoire en Méditerranée est un autre enjeu politique et économique majeur pour les deux rives ; cette question sera mise en exergue en partenariat avec la Caisse des dépôts et consignations de France et la Caisse de Dépôt et Gestion du Maroc. Les intervenants devront réfléchir aux possibilités et aux modèles de coopération pour l’aménagement du territoire en général, et de la ville en particulier.
Le terrorisme est un autre danger qui guette les pays méditerranéens. En effet, Les participants au forum vont essayer de passer en revue l’état de la coopération entre polices, services et appareils judiciaires afin de se constituer une vision globale de la sécurité au niveau méditerranéen.
L’éducation, la culture et la coopération seront également au menu de cette rencontre. Les participants vont étudier les conditions de mise en place d’une véritable coopération scientifique et étudier les disparités culturelles entre les deux rives de la Méditerranée.
Compromis franco-allemand
Bien qu’initialement opposés dans ce projet, l’Allemagne et la France ont réussi la semaine dernière à trouver un compromis sur l’Union pour la Méditerranée. Cette union sera coprésidée par deux présidents : un de la rive nord et un de la rive sud, a prévu Nicolas Sarkozy. Seuls les pays de l’espace méditerranéen pourraient présider l’union, à laquelle tous les membres de l’Union européenne et tous les pays riverains de la Méditerranée pourraient participer. L’Allemagne était opposée au projet de l’Union méditerranéenne parce qu’il excluait les pays de l’UE qui ne composent pas le bassin méditerranéen.
Source : L’Economiste - Saad Souleymane Bouhmadi
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