"Louange à Dieu.
Paix et salut sur le prophète, sa famille et ses compagnons.
Mesdames et Messieurs,
Voici deux ans, nous définissions, dans le discours de Marrakech, les éléments fondateurs de la stratégie de développement du tourisme, en tant que priorité nationale, l’objectif étant que notre pays puisse accueillir, à l’horizon 2010, dix millions de touristes par an.
Nous avons adopté, pour cela, un cadre contractuel où se rejoignent et se complètent les efforts des secteurs public et privé. Nous entendons à vous voir tenir ensemble des assises annuelles pour faire le point de ce qui a été réalisé et identifier les entraves et les difficultés rencontrées, pour aller de l’avant dans la mise en œuvre de cette stratégie.
Le Maroc compte déjà d’importantes réalisations en la matière, enregistrant notamment une hausse des investissements touristiques et une amélioration des capacités d’hébergement dont le taux de croissance annuel est passé de 1.500 lits durant la seconde moitié des années 90, à quelque 10.000 lits prévus en 2003. Notre espoir est de voir ce chiffre multiplié par deux à moyen terme, avec l’ouverture des zones Agdal-Marrakech et Taghazout-Agadir et l’aménagement des cités balnéaires, el Jadida, Essaouira et la Costa Blanca. Ces derniers projets qui font actuellement l’objet d’appels d’offres, suscitent l’intérêt d’entreprises internationales de renom, témoignant ainsi de la crédibilité dont jouit le Maroc auprès des grands investisseurs étrangers, en dépit d’une conjoncture internationale délicate et difficile.
Ainsi notre pays administre la preuve qu’il est capable de mener à bien ses grands projets dès lors qu’il se mobilise pour mettre en œuvre un plan national prioritaire, avec des objectifs et des moyens précis, des délais et des modes d’évaluation bien définis. Tout cela se réalise, avec l’aide de Dieu, dans le secteur touristique auquel nous accordons toute notre attention, lui assurant les moyens d’accompagnement nécessaire pour qu’il se développe et s’épanouisse, selon une démarche contractuelle à grande visibilité où chacun des opérateurs, et en premier lieu l’état, remplit pleinement ses engagements.
C’est, d’ailleurs, dans ce sens que les pouvoirs publics, se sont attachés à régulariser la situation foncière de nombreuses zones touristiques, confiant leur aménagement à des opérateurs privés, par souci d’efficacité et de célérité. Parallèlement, des actions ont été menées pour assurer la qualification des ressources humaines dans différents métiers et services touristiques, et pour former plus de 70.000 cadres durant la décennie en cours, dans un secteur qui est considéré comme un gisement inépuisable pour l’emploi des jeunes.
Mesdames et Messieurs,
Ces réalisations, si importantes soient-elles, ne sauraient toutefois occulter pour nous l’ampleur des défis à relever pour faire du tourisme une pierre angulaire dans l’édification d’une économie nationale moderne, compétitive et ouverte.
Dans un contexte international marqué par des bouleversements et des rivalités géostratégiques et économiques augurant de mutations diverses, il nous appartient d’œuvrer avec détermination pour gérer au mieux les répercussions négatives des difficultés qui se profilent à l’horizon, sans hésitation ni retard dans la mise en œuvre de notre plan décennal. Notre souci, en effet, est de préserver la confiance internationale dont jouit le Maroc en tant que destination touristique authentique, paisible et attractive, aussi bien à court terme que dans la perspective de la réalisation de nos ambitieux projets de décollage touristique à long terme.
Tout en réaffirmant que ce secteur est lié à tous les autres domaines d’activité et aux différents aspects de la vie nationale, caractérisée par la quiétude, la beauté du paysage et l’attractivité de nos monuments culturels et des autres aspects de notre civilisation, nous insistons sur le rôle important qui revient au transport touristique, notamment aérien, dans le renforcement de la compétitivité internationale de notre industrie touristique. Nous tenons à souligner, à cet égard, la nécessité d’élargir son réseau actuel, de sorte à desservir directement toutes les destinations touristiques. Nous rappelons également la nécessité de la mise à niveau du transport aérien, en vue de le libéraliser et de le rendre compétitif, en tenant compte du développement et de la rentabilité de royal air Maroc et ce, dans le cadre d’une approche économique intégrée, qui transcende la conception purement commerciale, afin de faire du transport aérien un vecteur puissant du développement touristique.
L’amélioration de la politique promotionnelle du produit touristique constitue l’un des paris déterminants qu’il convient de gagner, en modernisant les méthodes de sa promotion qui doivent répondre davantage aux normes professionnelles, et en rendant plus efficiente l’action de l’office national Marocain du tourisme, dans la mise en valeur des spécificités naturelles et civilisationnelles, riches et variées, de chaque région, de sorte à lui conférer une renommée internationale avec un label distinct.
Votre objectif suprême, Mesdames et Messieurs, doit toujours être de prémunir le tourisme nationale contre les fluctuations de la conjoncture internationale. Vous devez, pour ce faire, ancrer dans l’esprit du touriste, l’image authentique du Maroc, le Maroc de la démocratie, du patrimoine historique, de l’ouverture culturelle et de la diversité naturelle. Il vous appartient de présenter un produit touristique authentiquement Marocain, fruit du brassage des composantes de l’identité Marocaine dans toutes leurs richesses. Nous avons une haute idée du tourisme, trop haute pour le réduire à une simple activité d’agrément et de spectacle ou un moyen d’attirer des devises, si importantes soient-elles, par ailleurs. Nous le considérons plutôt comme une passerelle d’échanges entre les civilisations, un acte de brassage culturel, d’ouverture sur l’autre, d’insertion dans la modernité.
Il s’agit là assurément d’une responsabilité nationale collective, voire un devoir qui s’impose à chaque citoyen Marocain, tant il est vrai que nous ne pourrons assurer le décollage touristique que nous souhaitons, avant que chacun de nous ne se soit imprégné de cette conception civilisationnelle du tourisme.
Le développement du tourisme auquel nous aspirons, ne peut se réaliser pleinement qu’avec une affluence des citoyens sur le tourisme interne, qui doit, par ailleurs, bénéficier du même intérêt que l’attachement que l’on manifeste à faire venir le touriste étranger, d’autant plus qu’il offre aux Marocains l’occasion de connaître leur pays, de se sentir fiers d’en faire partie et de s’enorgueillir de la richesse et de la diversité de son histoire, de sa nature et de sa civilisation. Le tourisme interne favorise, de surcroît, les échanges et les interactions entre les populations, comme il contribue au développement économique du pays.
Aussi attendons-nous de notre gouvernement qu’il élabore un plan minutieux pour encourager l’investissement dans des hôtels aux normes adaptées au tourisme interne. Les pouvoirs publics, les collectivités locales et les opérateurs privés s’associeront ensemble à cet effort, dans le cadre des conseils régionaux du tourisme et avec la participation de la société civile.
Tels sont les défis que vous devez, chacun à partir de sa position, affronter avec résolution, audace, créativité et optimisme, loin de tout attentisme, négativisme ou pessimisme.
Vous vous devez de garder constamment à l’esprit que la compétition globale à laquelle nous sommes confrontés, exige de nous, outre l’ardeur à la tache, l’attachement aux vertus de l’effort et du travail sérieux.
Auprès de notre majesté, vous trouverez un soutien constant, pour stimuler les énergies et transformer les points faibles du tourisme en points forts, susceptibles de faire de ce secteur un solide levier pour le développement et pour la réalisation de notre projet de société moderne, fidèle à notre identité, ouverte sur notre époque.
Puisse le très haut couronner vos travaux de succès et guider vos pas sur la juste voie.
Assalamou alaikoum wa rahamatoullah wa barakatouh. »
14/02/2003
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