
Quelque 431 000 migrants, dont 31 000 Marocains, ont été expulsés du territoire de l’Union européenne (UE) en 2022, selon un récent rapport d’Eurostat intitulé « Migration et asile en Europe 2023 ».
Mercredi, le tribunal correctionnel d’Agen a condamné à six mois de prison avec sursis un quinquagénaire de Port-Sainte-Marie qui fournissait du travail dans l’agriculture à des saisonniers marocains moyennant des sommes oscillant entre 3000 et 5000 euros. Les enquêteurs ont dénombré, entre 2002 et 2003, une quinzaine d’ouvriers agricoles qui auraient eu recours à ses services depuis le Maroc.
Cette introduction de main-d’oeuvre étrangère (il assure que l’hébergement et les billets d’avions étaient à la charge des employeurs) lui permettait d’arrondir ses fins de mois. L’homme assure pourtant « n’avoir jamais touché un centime pour juste rendre service à des gens qui étaient dans la misère » et cela malgré la découverte d’un reçu de banque marocaine établissant une transaction à hauteur de 50.000 dirhams (5000 euros). Réponse de l’intéressé : « J’ai vendu des terres. »
26.000 euros sur un compte
Les gendarmes qui ont épluché ses comptes bancaires ont en outre relevé la présence de 26.000 euros non justifiés. Là encore, l’ancien ouvrier agricole a une explication : « Cela correspond à des loyers et à la vente d’une voiture ».
Les témoignages de nombreux ouvriers l’accablent en effet. Ceux-là dénoncent, en outre, les misérables salaires qu’ils touchaient (3,60€ de l’heure au lieu de 6,80) et les conditions déplorables dans lesquelles ils étaient hébergés. « C’est un honnête homme qui est victime des jalousies de ses compatriotes qui lui reprochent sa réussite », déplore Me Briat, l’avocat de la défense qui juge « bien chiche le dossier au vue des trois instructions et des commissions internationales qui furent délivrés pour aller enquêter au Maroc ». Après en avoir délibéré, le tribunal correctionnel a reconnu coupable le quinquagénaire.
Source : Sud Ouest
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