Tragédie des clandestins : Rapatriement des corps par la Fondation Hassan II

14 novembre 2003 - 19h38 - Espagne - Ecrit par :

Le naufrage d’une patera avec 50 clandestins à bord au large des côtes de la ville espagnole Cadix a fait couler beaucoup d’encre. Aujourd’hui, c’est le rapatriement des corps des victimes qui préoccupe le plus autorités et familles des victimes. Devant l’ampleur de cette affaire, divers organismes en Espagne annoncent leur volonté de prendre à leur charge le rapatriement.

C’est le cas du gouvernement andalou et la Délégation provinciale de Cadix. Du côté marocain, c’est la Fondation Hassan II pour les MRE qui compte prendre en charge le transfert des dépouilles. “Une telle opération ne nous pose pas de problème, nous en avons déjà l’expérience”, note Abderrahmane Zahi, secrétaire général de la Fondation Hassan II. Mais la procédure est longue, selon le consul marocain à Algésiras, Hammadi Saadaoui. C’est l’identification des corps qui complique les choses. “La plupart des cadavres ont passé trop de temps sous l’eau et seule une identification à l’ADN est possible. Nous sommes en train d’organiser le déplacement des familles pour l’identification”, assure Saadaoui lors d’un entretien téléphonique avec L’Economiste. La Garde civile espagnole serait disposée aussi, selon la presse espagnole, à faire le déplacement au Maroc pour prendre des échantillons d’ADN des familles des victimes.

A noter que face au problème du rapatriement, de vraies mafias se sont constituées. Moyennant des sommes d’argent, ces intermédiaires proposent aux proches des victimes de se charger du transfert de la dépouille de l’Espagne au Maroc. Ils promettent d’accélérer les formalités de part et d’autre et de rapatrier les corps même non identifiées. Les autorités marocaines préviennent contre tout recours aux intermédiaires. Le consulat du Maroc en Espagne met à la disposition des proches un numéro de téléphone pour les renseignements (00 34 956 66 18 03). Les corps ne pourront être rapatriés sans être identifiés. Cette procédure nécessite un peu de temps avant l’octroi du permis d’inhumer.

C’est ainsi que les services des pompes funèbres peuvent effectuer le transfert des corps dans des cercueils scellés doublés de zinc disposant de filtres pour éviter toute fuite. Aucune précaution supplémentaire n’est demandée, les cercueils sont transportés comme tout objet fragile. A l’arrivée au Maroc, les autorités sanitaires délivrent un permis d’inhumer, après quelques formalités. Selon le responsable d’une société de pompes funèbres, il est possible d’effectuer toutes ces opérations à partir du Maroc. Il suffit que la famille du défunt mandate la compagnie pour que celle-ci se charge de tout. Pratiquement tous les opérateurs de ce secteur ont des correspondants à l’étranger, qui entreprennent les démarches. Mais la présence d’un membre de la famille sur place peut aider à accélérer les formalités.

L’assurance-voyage, devenue obligatoire pour obtenir un visa Schengen, permet de couvrir ces dépenses. Mais faute de police d’assurance, les victimes de Cadix devaient être rapatriées aux frais des familles. Celles-ci sont soulagées après l’annonce du soutien de la Fondation Hassan II. Le coût du rapatriement des corps dépend du poids, de la distance à parcourir et de la qualité du cercueil. La facture peut atteindre les 35.000 DH, selon une société des pompes funèbres de Casablanca.

Source : L’économiste

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