Ex-premier ministre algérien : « Nous allions écraser » le Maroc
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L’Algérie qui peine à enrayer le trafic illicite de carburants montre du doigt le Maroc et la Tunisie. C’est du moins ce que révèle une étude menée par deux chercheurs sur le sujet.
Face à la commission des finances et du budget de l’Assemblée populaire nationale dans le cadre du débat du projet de loi de finances 2021, Abdelmadjid Attar, ministre algérien de l’Énergie a affirmé que la taxe sur la consommation des carburants (essence et gasoil) pour le prochain exercice "n’éliminera pas le phénomène de la contrebande mais limitera les pertes qu’elle engendre". Une déclaration qui en dit long sur l’incapacité de l’Algérie à en finir avec le trafic illicite qui fait perdre deux milliards de dollars au Trésor public.
L’enseignant-chercheur Mousli Abdenadir et le professeur Oukaci Kamal de l’Université de Béjaïa ont mené une étude sur le sujet. Ils évoquent les raisons qui expliquent cette situation. Il ressort de leur analyse que le trafic illicite de carburants est dû essentiellement "à la disparité des prix des carburants entre l’Algérie et les deux pays voisins, en l’occurrence la Tunisie et le Maroc, pays destinataires des carburants algériens objets de contrebande, qui ont procédé à l’alignement des prix des carburants sur le marché international du pétrole suivi de la suppression des subventions en 2013".
Autre raison évoquée : le système de fixation des prix des carburants en Algérie et les différents effets distorsifs de la politique de subvention. "Les subventions des carburants n’apparaissent pas dans le budget de l’État puisque le Trésor ne verse aucune compensation directe au producteur (Sonatrach) et au distributeur (Naftal). Elles sont considérées donc comme un manque à gagner ou bien une perte potentielle pour l’État, qui vend des produits pétroliers, notamment les carburants, en dessous de leur prix international", indique le rapport.
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