La destination Maroc veut renforcer ses parts de marché en Italie. Aussi, une importante délégation de professionnels et institutionnels marocains s’est rendue, du 19 au 22 février, à la 29e édition de la Bourse internationale du tourisme de Milan (BIT).
Malgré la conjoncture internationale difficile, cette grand-messe a réuni un nombre impressionnant de participants étrangers. En effet, il n’était pas question de rater ce rendez-vous, un des plus importants du secteur. Par ailleurs, le marché italien a un potentiel de 9 millions de voyageurs et 10 millions de voyages à l’étranger. Au Maroc, l’Italie occupe la 5e place avec 185.000 touristes en 2008 après la France, l’Espagne, l’Allemagne et le Royaume-Uni. Ce marché affiche un taux de croissance de 13% par rapport à 2007.
Diversité de la destination
Les représentants de plusieurs conseils régionaux du tourisme ont fait le déplacement. Parmi eux, Abderrahim Oummani et Abdeljabar Chahden, respectivement président et directeur du CRT d’Agadir. Etaient également présents Salah Eddine Benhamane, DG du Royal Atlas, et Abdou Belkabir, DG de l’Atlantic Palace à Agadir.
Ces institutionnels et professionnels se sont retrouvés dans un stand de 250 m² au décor moderne sur fond de couleurs azur, sable, ocre, brique… de manière à évoquer la diversité de la destination. « C’est cette diversité et le dépaysement qui attirent tant les touristes italiens au Maroc », a indiqué à L’Economiste Letizia Moratii, maire de Milan. L’élue de cette ville, lors d’un tour du salon, s’est arrêtée au stand Maroc où elle a été accueillie par Nabil Benabdallah, ambassadeur du Maroc en Italie. Selon Davide Di Martino, collaborateur du maire de Milan, la visite de Moratii à l’espace Maroc, n’est pas fortuite. C’est un choix délibéré de la politicienne car aujourd’hui la communauté marocaine en Italie, et notamment à Milan, est une des plus importantes en nombre parmi les communautés originaires d’Afrique du Nord. Selon Nabil Benabdallah, celle-ci se compose de 500.000 personnes et son image s’est beaucoup améliorée tant auprès des opérateurs économiques italiens que du citoyen lambda.
Le développement démocratique du Royaume a eu également des retombées intéressantes pour la destination Maroc. Un effet positif qu’il faut capitaliser pour drainer les touristes italiens au Maroc. « Notamment, en fédérant les membres de la communauté marocaine, en faisant ressortir une élite et en créant des cercles d’amitiés maroco-italiens pour des actions de lobbying en faveur du Royaume », indique Benabdallah.
Pour l’heure, au BIT Milan, il était question de promouvoir tout particulièrement la station Mediterrania Saïdia en perspective de son ouverture en juin prochain. Dans ce contexte, Abdelhamid Addou, DG de l’Office national marocain du tourisme (ONMT), a rencontré des tour-opérateurs italiens. Il s’agit notamment de Viaggi del Ventaglio et d’Eden Viaggi, qui sont deux des plus importants opérateurs dans le secteur avec des négociations en cours de finalisation. Elles devraient aboutir à des contrats de partenariat avec l’ONMT pour le lancement de Saïdia.
A noter que ce produit répond aux attentes des touristes italiens qui connaissent plus le balnéaire méditerranéen que celui de l’Atlantique. « C’est pour cela qu’il est nécessaire de renforcer la promotion d’Agadir, notamment de ses différentes niches », défend Abderrahim Oummani. A souligner aussi que dans la station balnéaire, le marché italien est particulièrement lié à l’activité du club de vacances Valtour, principal pourvoyeur de visiteurs italiens dans la ville. Mais la destination pourrait renforcer ses parts de marché et drainer bien plus de touristes si ce n’était l’insuffisance des liaisons aériennes directes car le voyageur italien recherche principalement des destinations offrant un mix entre balnéaire, relaxation et culturel. Ce marché se caractérise également par l’émergence d’un tourisme individuel, essentiellement attiré par Marrakech et Fès.
D’une manière globale, tous produits confondus, les objectifs visés en 2009 sur le marché italien, sont une croissance de 10% en termes d’arrivées et de 5% en termes de nuitées. De fait, il s’agit d’atteindre 200.000 touristes italiens. Pour ce faire, l’accent va être mis sur la communication institutionnelle de manière à renforcer notamment le positionnement de Fès, en Italie. Enfin, le renforcement de la présence du Maroc au niveau de la distribution à travers le lancement d’une nouvelle opération les « experts du Maroc » est également au programme.
Source : L’Economiste - Malika Alami
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