Rien ne prédestinait Taieb Sahal à une carrière de boulanger. En 2014, il quitte la Tunisie pour la France. Premier job : déménageur. Il pratique ce travail pendant près de 18 mois et passe une partie de son temps libre auprès d’un ami d’enfance devenu boulanger, relate Le Parisien.
"Le voir travailler m’a donné l’envie d’apprendre. Il a proposé de m’enseigner et j’ai accepté ; j’en avais marre des déménagements", raconte Taieb Sahal. Sa conversion professionnelle se fait du jour au lendemain. Autodidacte, il travaille dans différentes boulangeries, dont une usine de pain bio. À la boulangerie de la maison Julien, il séduit l’homme qui l’a embauché et formé.
"C’est un gars à part. […] Il a la volonté et il apprend vite. Malgré une seule année d’expérience, il avait déjà le sens professionnel. On a fait le pari de le nommer tout de suite chef-boulanger dans cette boutique et on ne s’est pas trompé", témoigne Yassin Moudjari, associé de cinq boulangeries de la Maison Julien.
Trois ans plus tard, c’est la consécration. Taieb Sahal remporte le prix de la meilleure baguette de Paris. "C’est une fierté ! Il a progressé à un point incroyable. C’est un passionné du pain : tant qu’il ne maîtrise pas à la perfection le produit, il insiste", se réjouit son mentor. Pour le jeune boulanger, décrocher ce prix est "le rêve de tous les boulangers, avant même de livrer l’Elysée (le gagnant du Grand Prix de la baguette livre le palais présidentiel pendant un an, NDLR)".