Symposium international sur Al Qods à Rome

"Louanges à Dieu,

Que la prière et la bénédiction soient sur le Prophète Sidna Mohammed, Sa famille et ses compagnons.

Mesdames, Messieurs,

Nous avons accueilli avec grande satisfaction la décision du Centre Islamique culturel d’Italie et du Conseil Islamique International de la Daâwa et le secours d’organiser un symposium international sur les affaires d’Al Qods Acharif, qui a inscrit parmi ses objectifs la mise en évidence de la cause de la Ville Sainte, la réaffirmation de la place qui est la sienne sur les scènes arabe, islamique et internationale, le renforcement de la solidarité islamique en vue de sa sauvegarde et la sensibilisation de l’opinion publique sur la gravité de la situation actuel le pour l’avenir de la ville, avec la présentation d’études et de recherches servant ces objectifs.

La ville d’Al Qods - qui compte dans son patrimoine, la mosquée Al Aqsa, première des deux Qibla, troisième Lieu Saint de l’Islam et Lieu qui a accueilli le Prophète, que la prière et la paix soient sur Lui, avant son voyage céleste (Al MI’RAJ), outre les autres sites religieux sacrés tels l’Eglise de la résurrection et le Mont des Oliviers, et qu’une heure de trajet seulement sépare de la ville qui a servi de berceau au Christ et qui abrite l’Eglise de la Nativité - est le lieu vers lequel convergent les coeurs des croyants de toutes les religions célestes, ou qu’ils se trouvent et quelles que soient leur langue et leur couleur.

Une ville de ce rang mérite d’être la ville de la Paix de vivre réellement en paix et de rayonner par sa quiétude sur les territoires avoisinants.

Cependant, le cours des événements a pris, depuis plus d’un demi siècle, une tournure différente, la ville a été divisée et ses habitants ont été secoués et profondément affectés dans leur quiétude et leurs biens, une partie d’entre eux a été contrainte à la dispersion, une autre a connu l’exode, et nombreux sont ceux qui ont été privés de leurs sources de subsistance, les Lieux sacrés, les églises comme les mosquées, ont été profanés et des biens de l’église et des Habous islamiques, confisqués. Le cachet urbanistique d’Al Qods a été altéré de sorte que les monuments qui témoignent de toute la richesse de son histoire se confondent désormais avec des édifices construits à la hâte en application de la poli tique d’implantation de colonies. Plus encore, le citoyen d’Al Qods - qu’il soit Musulman ou Chrétien ne constitue plus la composante majoritaire dans sa ville puisqu’il a été contraint d’y résider aux côtés de migrants venus de toutes les régions de la planète, différents les uns des autres par leurs traits leurs langues et leurs cultures. Ils ont investi la ville en tant que colons et spoliateurs, portant en bandoulière les fusils au lieu d’y pénétrer en tant que pèlerins et visiteurs brandissant des rameaux d’olivier.

Convaincus que cette Ville Sainte et les terres qui l’entourent méritent de vivre en paix, nous avons œuvré, deux décennies durant, pour l’instauration d’une paix juste dans la région et tenu, dans le cadre du Comité Al Qods et des recommandations qui en ont été issues, des rencontres avec divers milieux travers le monde, comme nous avons eu des contacts avec des pays et des personnalités et fait part au Vatican et SA sainteté le Pape de nos préoccupations au sujet des affaires de cette ville en particulier, et de la Palestine en général.

Sur cette base, nous avons participé à la conférence de Madrid qui a consacré le principe de la terre contre la paix et déterminé les bases sur lesquelles doit être fondé le processus de paix au Moyen-Orient. Nous avons également encouragé ce qui a été arrêté et conclu entre l’Organisation de libération de la Palestine et Israël et que nous avons considéré comme un pas sur la voie de la paix. Nous avons nourri l’espoir de voir le processus de paix se poursuivre jusqu’à son terme, ayant constamment présent à l’esprit que le peuple de Palestine a des droits imprescriptibles que personne ne peut nier ou ignorer, tels ses droits à l’autodétermination, au retour et à l’établissement de son Etat indépendant sur le sol de sa patrie, la Palestine, avec Al Qods pour capitale, tout en affirmant la nécessité de mettre en œuvre l’ensemble des accords conclus entre les parties concernées dans le cadre du processus de paix et d’honorer tous les engagements pris conformément aux bases établies lors de la conférence de Madrid.

Cependant, les actes entrepris récemment par l’administration israélienne, dont la dernière en date est sa décision de construire une nouvelle colonie à Al Qods arabe, son refus de répondre aux nombreux appels de la communauté internationale lui demandant de reconsidérer sa décision, son mépris pour les résolutions internationales considérant l’implantation de colonies dans la ville d’Al Qods et les autres territoires occupés comme un acte illégal, et toutes les mesures visant a dénaturer les caractéristiques géographiques et démographiques de la Ville Sainte, nulles et non avenues, nous incitent à penser que cette administration ne fait pas preuve de sérieux en prétendant vouloir poursuivre le processus de paix sur les bases convenues à Madrid, et n’est pas consciente des graves conséquences qui découleront de l’exécution de sa nouvelle décision d’implantation de colonies.

Mesdames, Messieurs,

Nous considérons que les thèmes retenus pour votre symposium touchent à toutes les questions vitales qui conditionnent l’opération de paix et déterminent de manière essentielle sa réalisation. Nous pensons égale ment que les points de vue et les orientations qui y seront exposés sur la base de la foi en la juste cause d’Al Qods et les causes qui lui sont rat tachées, enrichiront le dialogue souhaité et appuieront la position équitable tendant à rendre justice à la cause palestinienne en général, et la cause d’Al-Qods en particulier.

L’œuvre que vous aurez convenu d’accomplir lors de cette conférence internationale mériterait alors tous les éloges.

Puisse Dieu bénir vos efforts, vous guider sur la bonne voie et couronner de succès votre action.

J’appelle sur vous la miséricorde de Dieu."

26/03/1997