"Louange à Dieu,
Prière et salut sur le Prophète, Sa famille et Ses compagnons.
Majestés, Altesses, Excellences,
Mesdames et Messieurs,
Il m’est agréable d’adresser mes remerciements au Royaume du Danemark pour la bonne organisation du Sommet de Copenhague. Nos remerciements vont également à Monsieur le Secrétaire Général des Nations Unies pour son engagement personnel en faveur des objectifs d’une conférence dont les populations du monde attendent des résolutions à la mesure des défis que pose le réchauffement de la terre.
Parce que le phénomène a atteint un seuil critique de dangerosité, Nous exhortons la communauté internationale à agir maintenant pour mettre au point un nouvel accord écologique prévoyant des décisions concrètes et volontaristes en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre et fondé sur le principe des responsabilités communes mais différenciées.
Ce contrat ne peut cependant être juste et équitable que si les pays développés assument leurs responsabilités écologiques historiques, en prenant des mesures substantielles, audacieuses, contraignantes, chiffrées et pragmatiques, assorties de calendriers précis en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre.
D’autre part, les pays en voie de développement, surtout ceux menacés dans leur existence, ainsi que le continent africain, qui souffre plus que d’autres des effets des changements climatiques sur leur développement, doivent pouvoir disposer de mécanismes de financement suffisants, stables et prévisibles, permettant d’en atténuer les effets néfastes.
Plus important encore : ces mécanismes devraient servir à financer leurs programmes en matière d’adaptation, et à faciliter le transfert vers ces pays des technologies nouvelles qui leur permettront de participer à l’effort global de lutte contre les dérèglements climatiques, et d’évoluer vers une économie verte, à travers la promotion de modes de production et de consommation durables, et le développement des industries et des énergies propres.
Le contexte international est agité par de graves crises financières et économiques. Pour faire face à leurs effets pervers sur les politiques environnementales, il importe, pensons- Nous, d’inscrire l’unification du cadre institutionnel écologique international, au cŒur de la reconfiguration profonde de la gouvernance mondiale.
Il s’agit, en effet, d’assurer davantage de cohérence et de rationalisation par rapport aux questions et aux orientations globales relatives à l’environnement et au développement. Aussi, appelons-Nous à la mise en place d’une institution environnementale internationale forte et dotée d’autorité scientifique et morale. Elle s’impose comme une nécessité pressante pour relever les défis écologiques majeurs d’aujourd’hui et de demain.
Majestés, Altesses, Excellences,
Le Maroc, à l’instar de l’ensemble des pays, subit les effets des changements climatiques avec les spécificités que lui confèrent sa position géographique et la diversité de ses écosystèmes.
C’est pourquoi notre pays fut parmi les premiers à adhérer à la prise de conscience universelle, consacrée par le Sommet de Rio, en ratifiant les conventions internationales pertinentes, et en adoptant des programmes d’action nationaux en la matière.
Nous avons aussi inscrit les questions environnementales au coeur de nos programmes de développement - notamment ceux concernant l’eau - en suivant une politique pionnière et anticipatrice de mobilisation de nos ressources hydriques et de lutte contre les inondations et la sécheresse. Nous avons également lancé et mis en oeuvre une Initiative Nationale pour le Développement Humain, outre des plans de développement stratégiques sectoriels, surtout dans les domaines du développement agricole et de la protection de l’environnement, ainsi que l’efficacité énergétique et le développement des énergies renouvelables.
A cet égard, Nous avons initié un vaste programme intégré de production électrique à partir de l’énergie solaire, avec la construction de centrales d’une puissance totale de 2000 MW. Elles vont permettre de porter la part des énergies renouvelables dans le bilan électrique du Maroc à 42 pc en l’an 2020, et d’éviter l’émission de 3,7 millions de tonnes de dioxyde de carbone par an.
En adoptant ce modèle de développement durable, le Maroc réaffirme sa forte adhésion à l’effort international de lutte contre le phénomène de réchauffement à effet de serre. Les grands défis qui se posent ne devraient pas consister seulement à assurer un développement durable répondant aux besoins des générations présentes et préservant les droits de celles à venir. On ne saurait, non plus, les réduire au seul devoir de mettre en place une gouvernance internationale plus humaine, équitable, solidaire et équilibrée. En fait, la situation a atteint un degré de gravité qui rend impératif un engagement collectif plus fort, pour assurer la survie de l’humanité et sauvegarder notre Planète Terre. Rien de tel donc, qu’une conférence de cette importance, pour avancer résolument en vue de donner corps à cet engagement, à travers des résolutions concrètes et des initiatives hardies, avant qu’il ne soit trop tard.
Wassalamou alaïkoum".
17/12/2009
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