RSF "consternée" par le procès contre le journaliste Ali Lamrabet

15 mai 2003 - 15h16 - Maroc - Ecrit par :

L’association de défense de la liberté de la presse Reporters sans frontières (RSF) s’est déclarée "consternée" par le procès contre Ali Lamrabet, directeur de presse poursuivi pour divers délits dont "l’outrage à la personne du roi", dans un communiqué publié mardi à Rabat.

Le parquet a requis mardi, devant le tribunal de première instance de Rabat, une peine de prison contre M. Lamrabet et l’interdiction des deux hebdomadaires satiriques qu’il dirige, Demain Magazine et Doumane (arabophone).

"Nous sommes consternés par ce réquisitoire" a déploré l’association RSF dont Ali Lamrabet est le correspondant pour le Maroc.

Le procès, qui a été mis en délibéré au 21 mai, a été engagé pour sanctionner "l’outrage à la personne du roi" et des atteintes au "régime monarchique" et à "l’intégrité territoriale" du royaume.

Les articles incriminés concernent notamment le budget du palais royal, divers dessins satiriques et une photomontage mettant en scène des personnalités politiques du royaume.

"Ces poursuites n’ont aucun sens dans un pays qui se réclame de la démocratie", a estimé Robert Ménard, secrétaire général de RSF, dans le communiqué.

"Comment accorder un crédit à un tribunal qui doit juger +au nom du roi+ des délits qui auraient porté atteinte au même roi (et) comment ne pas suspecter de partialité un jugement rendu par des magistrats dont l’avenir professionnel dépend du Conseil supérieur de la magistrature présidé par le roi ?", s’est demandé le secrétaire général de RSF.

Pour RSF, "le harcèlement, le véritable acharnement dont est l’objet Ali Lamrabet constituent une claire mise en garde pour d’autres titres indépendants".

AFP

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Sujets associés : Ali Lmrabet - Procès - Liberté d’expression - Reporters sans frontières (RSF)

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