Pour Rachid Raha, président de « L’Assemblée mondiale amazighe », dont les propos ont été recueillis par EFE, cette lettre coïncide avec l’organisation à Nador du colloque « La guerre chimique contre le Rif et ses conséquences sur la santé des citoyens ».
Raha assure que 80% des cancers actuellement traités à l’hôpital Avicennes de Rabat, le plus grand du pays, proviennent de la région du Rif et seraient la conséquence de gaz chimiques déversés par les militaires espagnols durant la guerre du Rif.
Les signataires considèrent aujourd’hui que l’Espagne a une dette historique envers le Rif et c’est pour cela que le Roi Felipe VI d’Espagne ne peut « rester insensible contre l’injustice, la violation des droits les plus élémentaires et les préjudices subis par les populations civiles sans défense ».
La lettre propose « un règlement à l’amiable », ajoute EFE, qui peut passer par plusieurs actions directement en Espagne. D’abord moralement en reconnaissant officiellement la responsabilité de l’Etat espagnol, mais aussi en organisant des « actions de réconciliation et de solidarité » et réviser l’histoire espagnole dans ce sens.
Le collectif propose également à l’Espagne de compenser « économiquement et individuellement », mais aussi de manière collective en dotant par exemple les hôpitaux de la région du Rif d’unités d’oncologie et de soutenir les associations qui enquêtent sur cette période de l’histoire.
Entre 1912 et 1956, l’Espagne a exercé une domination sur toute la partie nord du Maroc. Mais durant les années 20, la rébellion rifaine emmenée par Abdelkrim Al Khattabi a été vaincue par une alliance entre la France et l’Espagne avec, d’après les historiens, l’utilisation quasi systématique d’armes chimiques.