La chaîne de télévision d’information en continu marocaine, Medi 1 TV est sous le feu des critiques des Marocains qui l’accusent d’avoir offensé le roi Mohammed VI.
Radio France internationale (RFI) accompagne les nouvelles radios marocaines dans le processus de démocratisation du Royaume qui se gagne aussi sur le territoire des médias. Rencontre avec Karin Osswald, native de Casablanca où elle travaille, déléguée au Maroc de la radio publique française
Que fait RFI au Maroc ?
Nous sommes à Casablanca depuis septembre 2006 avec la mise en place d’une antenne de conseil RFI. Suite au processus de libération des ondes radios lancé il y a environ un an, des opérateurs privés nous ont sollicités pour faire appel à notre expertise à travers des programmes de formations de techniciens et de journalistes. RFI a une bonne image au Maroc.
Avec quelles radios travaillez-vous ?
Nous avons collaboré avec Radio Atlantic et Aswat, deux des dix nouvelles radios autorisées à émettre depuis un an. Nous travaillons encore avec Radio Atlantic qui reprend par ailleurs quelques émissions de RFI dans le cadre de notre partenariat.
Comment jugez vous ces nouvelles venues, leur liberté de travailler ?
Toutes ces radios privées encore naissantes sont d’abord inscrites dans un marché. Ce qui est très différent du phénomène des radios libres que nous avons connu en France au début des années 1980. A mon avis, c’est par la formation et la rigueur que s’acquiert la liberté de travailler. On peut avoir dans ce pays une presse indépendante et responsable. Je ne connais pas d’entrave à faire son métier de journaliste radio. Mais je sais aussi que la liberté de la presse, ça se construit. Dans ces radios, il y a de jeunes journalistes qui travaillent dans de nouvelles entreprises. Il faut être patient. Je suis confiante.
Dans un pays où la moitié de la population est analphabète, la radio privée a un atout énorme... Quel est son potentiel publicitaire ?
Contrairement à ce que l’on pense, il était difficile il y a encore peu de temps de trouver un récepteur radio de qualité au Maroc. Ce média de proximité a en effet d’énormes atouts. S’agissant de la publicité, l’absence de mesures d’audience est une situation provisoire je pense. Les nouvelles radios ont seulement un an d’existence, il faut du temps pour qu’une entreprise audiovisuelle devienne rentable, au Maroc comme ailleurs. Ce secteur est viable économiquement.
Pourquoi ne capte-t-on pas RFI sur la bande FM au Maroc ? Votre radio sera t-elle candidate à une fréquence lors de la seconde vague d’autorisations ?
RFI est déjà très fière d’émettre dans le bouquet ADSL de Maroc Telecom, aux côtés de sa filiale arabophone Monte-Carlo Doualiya. Pour la seconde question, cette éventualité n’est pas à l’ordre du jour.
Quels sont les projets de RFI au Maroc ?
Nous accompagnons déjà des festivals comme ceux de Fès, Essaouira par exemple. Mais nous allons prochainement lancer une grande opération de soutien à la candidature de Tanger à l’exposition internationale 2012. Nous serons présents dans cette ville dès le 14 novembre, avant la désignation de la ville organisatrice prévue le 26 novembre à Paris. RFI c’est 50 millions d’auditeurs dans le monde. Cette opération sera notre façon de soutenir la candidature de Tanger et du Maroc pour l’organisation de cette manifestation planétaire.
Le Petit Journal - Didier Bouville
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