Les officiers marocains de l’état civil sont à présent dans l’obligation d’accepter temporairement les prénoms déclarés, y compris ceux en contradiction avec la loi, contrairement aux pratiques antérieures, selon un décret qui vient d’être publié.
Le Tifinagh est officiellement adopté pour la graphie de la langue amazighe. La décision prise par SM le Roi Mohammed VI après la présentation par l’Institut Royal de la culture amazighe (IRCAM), d’une recommandation dans ce sens, l’a été après une consultation Royale élargie à ce sujet.
Une consultation à laquelle ont été associés le Premier ministre, les présidents des Chambres ainsi que les leaders des partis politiques représentés au parlement.
Solution de bon sens, le choix du Tifinagh qui est aujourd’hui devenu une décision est aussi un acte de réhabilitation d’une part importante du patrimoine marocain et une démarche importante et sensée de réappropriation d’un composant essentiel de la culture de ce pays.
L’argument mis en évidence par le communiqué du cabinet Royal le note bien.
La recommandation de l’IRCAM "répond aux impératifs de la sauvegarde de l’intégrité de l’amazighité dans ses manifestations séculaires, historiques et culturelles", rapporte ce communiqué.
Le choix assure aussi à l’amazighité la réhabilitation de sa profondeur historique avec, en plus, une opérationnalité de l’écriture Tifinagh qui réglerait le problème de la recherche d’une forme et d’un vecteur nouveau qui aurait prolongé les difficultés d’une mise en route de l’enseignement et la réhabilitation de la langue et de la culture amazighes pendant un certain temps.
La décision Royale met définitivement fin à une mauvaise polémique, à laquelle la recommandation de l’Institut avait déjà mis un bémol, autour de la manière d’écrire l’amazigh. Une polémique que beaucoup ont tenté d’exploiter pour se faire valoir d’une défense du patrimoine marocain qu’ils n’ont, en réalité, jamais vraiment proclamée, et qu’ils ont même combattue pendant longtemps.
Mais au-delà du débat sur la langue amazighe et sa graphie, en réalité la décision annonce le choix de la bonne voie pour la réhabilitation de la richesse et de la diversité culturelle du Maroc, la multiplicité aussi de ses facettes qui plaide forcément en faveur de son ouverture et laa pérennité de ses valeurs de tolérance et d’intégration des différences et du métissage de ses différentes composantes.
C’est ce qui fonde le projet démocratique que le communiqué du cabinet Royal rappelle après l’annonce de la décision du Souverain : "Promouvoir la culture amazighe dans le cadre de la consolidation du projet de société démocratique".
La prochaine étape dans la mission de l’Institut Royal de la culture amazighe sera la concrétisation de cette décision. La réflexion sur la mise en place de la graphie amazighe en caractère tifinagh sera menée en coordination avec les institutions et instances nationales concernées par la promotion de la langue amazighe.
Libération
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