"On est emmuré vivant". C’est par ces mots que Redoine Faïd, 47 ans, l’un des détenus les plus surveillés de France, décrit son isolement carcéral. "On ne voit personne. On ne touche personne, au sens propre et au figuré. C’est l’exclusion totale : une vie de paria, de rebut de la société", "on survit hors du temps", a-t-il raconté.
Aussi a-t-il fait savoir que certains surveillants lui "refusent les promenades ou le sport" quand d’autres le "mettent excessivement à poil" pour le fouiller et "regardent à plusieurs (ses) parties intimes". En un an, le braqueur multirécidiviste dit avoir reçu moins de dix visites.
Selon le détenu, toute la barbarie pénitentiaire est concentrée dans cette structure carcérale hyper criminogène car "c’est fait pour écraser ton âme". Face à cette situation, Redoine Faïd confie s’être imposé une discipline en acier.
En juillet 2018, Redoine Faïd, s’était évadé en hélicoptère de la prison de Réau (Seine-et-Marne). Il sera arrêté trois mois plus tard dans l’Oise et incarcéré à l’isolement dans ce centre pénitentiaire ouvert en 2015.
Cinq ans plus tôt, le braqueur multirécidiviste s’était déjà évadé de la prison de Lille-Sequedin. Il avait été définitivement condamné à 25 ans de réclusion pour son rôle d’ "organisateur" dans un braquage raté en 2010. Une policière municipale avait péri pendant l’opération.
Redoine Faïd fera à nouveau face à la justice en 2020 pour le braquage d’un fourgon blindé.