L’Organisation marocaine des droits de l’homme (OMDH) a alerté le ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit, au sujet du non-enregistrement des nouveau-nés à leur lieu de naissance, l’invitant à trouver une solution définitive à ce problème.
Un travail de terrain de certaines commissions d’enquête et associations des droits de l’homme, dont l’Organisation marocaine des droits de l’homme (OMDH) qui a présenté, mardi à Rabat, le rapport de sa commission d’investigation (qui s’était déplacée à Sidi Ifni les 13, 14 et 15 juin), permet aujourd’hui d’avoir plus de visibilité sur ce qui s’était passé dans cette localité.
« Devant la profusion et la contradiction des informations sur les derniers événements de Sidi Ifni, il était difficile pour notre organisation de prendre une décision responsable sur ce sujet », explique Amina Bouayach, présidente de l’OMDH. La première partie du rapport a été consacrée à la méthodologie adoptée pour mener à bien cette enquête que ce soit auprès des autorités ou de la population concernée. Dans la seconde partie du document, l’organisation a mis à nu le retard accumulé pour doter la région des infrastructures nécessaires à son développement.
Pas de morts
Un déficit en équipements qui décourage les investisseurs avec toutes les conséquences que l’on sait. Et qui a été même parmi les facteurs endogènes qui ont attisé les tensions à l’origine des malheureux événements de confrontations entre les habitants et les forces de l’ordre. Sur ce point, le rapport reprend une chronologie de ces événements depuis le 30 mai dernier jusqu’au 7 juin 2008. « Une manifestation spontanée s’est déclenchée après l’annonce des résultats du tirage au sort des huit jeunes diplômés chômeurs qui occuperont des emplois à la municipalité », rappelle le rapport. Les protestataires se sont alors dirigés vers le port pour y bloquer toute activité. Un complexe construit vers la fin des années soixante-dix représentant l’essentiel de l’activité économique de la ville qui compte près de 20.000 habitants.
Commentant les événements, l’OMDH pointe du doigt aussi bien les autorités que les manifestants tout en soulignant qu’aucun décès n’a été constaté ou signalé par les services hospitaliers.
Selon la commission, trois zones ont été la cible de l’intervention des autorités. La première, le site du port, a été évacuée en moins d’une demi-heure et sans résistance de la part des manifestants. Les deux autres ont été Hay Boulaâlam et Lala Meryem connu par Colombina. Les responsables de l’OMDH affirment « ne pas avoir trouvé de raisons à leur prise d’assaut à 7 h du matin alors que le port, objet de la préoccupation des autorités, avait repris son activité ». Les habitants de ces quartiers, qui sont loin du port de près de quatre km, dormaient encore ou s’apprêtaient à rejoindre leur travail au moment de l’intervention des forces de l’ordre, affirme le rapport. Dans ce dernier, il a été établi que « des habitants ont été sévèrement agressés et matraqués ».
Les membres de la commission de l’OMDH ont pu « constater les traces de ces abus sur les corps des victimes, hommes et femmes ». Le rapport fait également état de « l’arrestation de 182 personnes dont 10 femmes » qui, pour la majorité, ont été libérées par la suite.
Particulièrement « les femmes qui ont fait l’objet d’actes humiliants à travers des tentatives d’agressions sexuelles de la part de membres des forces de l’ordre », avance le rapport. Sur ce point, l’organisation saisira officiellement le ministre de la Justice sur les dépassements graves enregistrés, qui ont touché près de 7 victimes.
Source : L’Economiste - Noureddine El Aissi
Ces articles devraient vous intéresser :